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Tunisie : l’ex-président Moncef Marzouki qualifie «d’irresponsables» les déclarations de Kaïs Saïed

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Moncef Marzouki, ancien président tunisien.

Libreville, 27 février 2023 (AGP)- L’ancien président tunisien, Moncef Marzouki a qualifié de « lamentables et d’irresponsables » les déclarations de Kaïs Saïed sur les immigrants clandestins venus d’Afrique subsaharienne, dans une interview ce lundi à RFI.

En Tunisie, l’indignation se poursuit contre les propos haineux du président contre les immigrants de l’Afrique subsaharienne. Reçu ce lundi sur RFI, l’ancien président Moncef Marzouki a dénoncé les mots utilisés par l’actuel Chef de l’Etat tunisien Kaïs Saïed.

Pour lui, la « réputation de la Tunisie a été ternie de façon très grave, au niveau de l’Afrique subsaharienne ». « L’impact, comme vous le savez, a été catastrophique…. C’est le discours type de tous les racistes », a réagi celui qui a dirigé la Tunisie entre 2011 et 2014.

Mardi dernier, lors d’un Conseil national de sécurité, le chef de l’État avait désigné les immigrants clandestins d’Afrique subsaharienne comme des « masses incontrôlées », des « hordes de migrants clandestins » ayant pour but de transformer la Tunisie en « pays africain seulement », de l’arracher « aux nations arabo-musulmanes ».

Un discours qualifié de haineux par des associations de droits de l’homme. Dans un communiqué vendredi, le président de la commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, « condamne fermement les déclarations choquantes faites par les autorités Tunisiennes contre des compatriotes africains, qui vont à l’encontre de la lettre et de l’esprit de notre Organisation et de nos principes fondateurs ».

Il « rappelle à tous les pays, en particulier aux États membres de l’Union africaine, qu’ils doivent honorer les obligations qui leur incombent en vertu du droit international (…), à savoir traiter tous les migrants avec dignité, d’où qu’ils viennent, s’abstenir de tout discours haineux à caractère raciste, susceptible de nuire aux personnes, et accorder la priorité à leur sécurité et à leurs droits fondamentaux ».

Des noirs, natifs de ce pays maghrébin, se sont vus agresser dans la rue parce que pris pour des immigrants clandestins. En revanche, des étudiants africains ont préféré rester chez eux, suite aux actes de violence  dont ils ont été victimes.

S’agissant de la crise migratoire, l’ancien président Marzouki a déclaré : Pour résoudre cette crise-là, ce n’est pas du tout par des diatribes racistes, c’est une solution politique, économique globale, qui doit être réfléchie à l’échelle de la région, pour stabiliser les populations, pour leur donner un niveau économique, une sécurité politique, parce que personne ne quitte son pays de son propre gré, et ça il faut bien le savoir. Donc c’est une problématique générale qu’il faut traiter de façon rationnelle et politique et surtout pas de cette façon-là. La répression, ça ne sert à rien. 

AGM/VEM (RFI)

Valerie EZEME MBO

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