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Tchad: plusieurs morts lors de manifestations contre Mahamat Déby

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Les rues de Ndjamena et de Moundou prises d'assaut par les manifestants

Libreville, 20 oct. 2022 (AGP)-Des manifestations contre le maintien au pouvoir du président tchadien de transition, Mahamat Déby, survenues jeudi en matinée ont fait plusieurs morts lors des heurts avec les forces de l’ordre.

Ces  violents heurts ont eu lieu à Ndjamena et à Moundou, la deuxième ville du pays, entre les forces de l’ordre et des manifestants quand plusieurs centaines de personnes sont sorties dans les rues de la capitale ce jeudi matin, même si la manifestation avait été interdite par les autorités. Elles s’opposent au maintien au pouvoir du président de la transition, Mahamat Déby.

Une « trentaine » de personnes dont une « dizaine » de membres des forces de sécurité ont payé un lourd tribu, selon le porte-parole du gouvernement tchadien, Aziz Mahamat Saleh, lors d’affrontements à N’Djamena entre police et manifestants contre l’extension de la période de transition politique au Tchad. « Une manifestation interdite s’est transformée en insurrection. Il y a eu une trentaine de morts dont une dizaine d’éléments des forces de l’ordre et plusieurs blessés. Les manifestants ont attaqué des édifices publics, le gouvernorat, le siège du parti du Premier ministre, celui du président de l’Assemblée nationale », a déclaré à l’AFP, le porte-parole du gouvernement tchadien.

Fumée noire, pneus brulés, barricades érigées, violent heurts, ont constitué l’atmosphère des arrondissements de la ville ce jeudi.

L’heure est à la recherche des corps. Les blessés sont acheminés dans les centres de santé qui restent sous très haute surveillance. A l’hôpital de l’Union, par exemple, où on dénombrait au moins 7 cadavres. Des familles, venues chercher les leurs, ont été gazées. Un journaliste a pu, lui, compter au moins 18 cadavres à la morgue de l’Hôpital général de référence national. Parmi les morts, on compte le jeune journaliste Oredjé Narcisse qui travaillait pour radio CEFOD.

« Il y a eu une cinquantaine de morts, surtout à N’Djamena, Moundou et Koumra, et une centaine de blessés », déclaré plus tard le Premier ministre Saleh Kebzabo, qui a annoncé la « suspension de toute activité » d’importants groupes d’opposition et un couvre-feu. Il précisé que l’instauration du couvre-feu de « 18 h à 6 h du matin » durera jusqu’au « rétablissement total de l’ordre » à N’Djamena, à Moundou, à Doba et à Koumra » et a prévenu que le gouvernement « fera régner l’ordre sur l’ensemble du territoire et ne tolèrera plus aucune dérive d’où qu’elles viennent ».

Ces violences interviennent alors que la transition de dix-huit mois, qui devait s’achever ce 20 octobre, a été prolongée. À la fin de septembre, Mahamat Idriss Déby Itno a été maintenu président jusqu’à des élections libres et démocratiques, censées se tenir à l’issue d’une deuxième période de transition et auxquelles le président pourra se présenter. Cette prolongation, annoncée à l’issue du Dialogue national inclusif et souverain (DNIS), boycotté par une partie de l’opposition, a braqué les opposants politiques et armés.

 DT/CEM/LPM-AGP avec RFI et AFP

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