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«Le RHM n’a pas été absorbé par le RPM» (Serge Maurice Mabiala)

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Le Secrétaire général de RHM, Serge Maurice Mabiala.

Le Secrétaire général du Rassemblement héritage et modernité (RHM), Serge Maurice Mabiala, député et conseiller municipal de la 1er arrondissement de la commune de Mouila, l’a déclaré récemment, lors d’un entretien accordé à notre rédaction, faisant savoir que le ministère de l’Intérieur qui a délivré un récépissé de déclaration au Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM), a également délivré une attestation de changement et de reconnaissance au nouveau bureau exécutif élu à l’issue du congrès de clarification du 3 janvier 2021, en conformité des décisions rendues par la Cour constitutionnelle le 15 mars 2022. Ce qui donne a-t-il lieu, a-t-il dit, à la reconnaissance des deux formations politiques.

Agence Gabonaise de presse : Le ministère de l’Intérieur vient d’accorder un récépissé définitif de reconnaissance au RPM, parti avec qui avez un différend sur la paternité du RHM. Quelle est votre réaction ?

Serge Maurice Mabiala : «Je reçois cette information d’une humeur égale. Car, dans un sens ou dans l’autre, je n’en éprouve aucun sentiment. Néanmoins, et à la vérité, je la reçois comme une sentence satisfaisante, dans la mesure où elle permet de clarifier une bonne fois pour toutes, la situation qui prévalait entre le RHM notre parti et le RPM, celui des partisans de Monsieur Hughes Alexandre Barro Chambrier. Comme vous le savez, la succession du congrès constitutif du RPM des 5,6 et 7 avril 2019 et du congrès de clarification du RHM de janvier 2021, a plongé l’opinion nationale et internationale dans la confusion. C’est dire que cette nouvelle arrive à point nommé et permet à chacun de constater sans ambiguïté, l’existence de deux partis. Le RPM qui vient d’obtenir ce récépissé de déclaration et le RHM qui, lui déjà muni du sien, vient de recevoir du ministre de l’intérieur, une attestation de changement du Bureau Exécutif élu à l’issue du congrès de clarification du 3 janvier 2021. Il reste à dire que c’est ici, l’expression des positions de la Cour constitutionnelle qui a clairement reconnu l’existence du RHM, présidée par Michel MENGA M’ESSONE, ainsi que sa nouvelle direction nationale dans ses décisions du 15 mars 2022 et, suggéré implicitement au ministère de l’intérieur de faire droit à la demande de reconnaissance introduite par Monsieur Hughes Alexandre Barro Chambrier, ce qui est fait. Ce faisant à à l’évidence, le ministre d’Etat, ministre de l’intérieur, a opéré si j’ose dire, un jugement de Salomon. Les situations juridiques de nos formations politiques, étant désormais fixées, les choses sont pour ainsi dire, désormais très claires. Et, tout en saluant les positions de la Cour constitutionnelle et du ministère de l’Intérieur, nous ne pouvons que nous en réjouir.

Beaucoup s’interrogent actuellement sur les élus qui sont disséminés dans votre camp incarné par Michel MENGA M’ESSONE et celui d’Alexandre Barro Chambrier. Comment réagissez-vous face à cette situation ?

Pour ce qui concerne le sort des élus de notre parti, il convient de rappeler d’abord que le RHM, parti d’opposition, est profondément attaché à l’ordre constitutionnel, et à la légalité qui en découle. C’est donc au travers le prisme de la légalité que nous apprécions la situation de quelques élus présentement plongés il est vrai, dans la confusion qui a engendré nos différends. Et sous l’effet combiné des articles 22 de la loi sur les partis politiques, et 39 de la constitution : « nul ne peut adhérer à plus d’un parti ». C’est-à-dire que vous ne pouvez pas être membre de deux partis à la fois. « Tout mandat impératif est nul ». Et, « en cas de démission ou exclusion d’un membre du parlement, dans les formes statutaires du parti sous la bannière duquel il a obtenu son mandat, son siège devient vacant ». En clair, lorsque vous démissionnez ou vous êtes exclus de votre parti, vous êtes déchu de votre mandat et votre siège devient vacant. Donc, il clair que nul ne peut changer de parti politique en cours de mandat. Les élus du RHM le sont sous la bannière RHM. Leur candidature a été présentée par le RHM aux élections intermédiaires de 2018 et aux législatives partielles du mois d’août 2019. Tous les élus sous la bannière RHM, demeurent rattachés au RHM. C’est le sens de la lettre que Monsieur le Ministre d’Etat, ministre de l’intérieur a adressé à Monsieur Barro Chambrier et qui est connexe au récépissé de déclaration du RPM. Les élus doivent demeurer de notre point de vue dans la cohérence de leur engagement, les élus doivent concourir à l’unité du parti dont ils sont élus et détiennent un mandat. Toutefois, ils ont la liberté reconnue dans la Constitution, de renoncer à leur mandat. Et dans ce cas, l’article 39 de la constitution s’applique à eux. Par conséquent, il appartient aux élus, de tirer les implications de leur positionnement. Ils ont été présentés aux élections sous la bannière RHM, ils ont été élus, ils exercent un mandat RHM dans les instances politiques institutionnalisées du pays, il leur appartient donc de rester dans la cohérence de cette position. Maintenant s’ils décident pour des raisons qui sont les leurs et qui sont parfaitement respectables, de s’attacher pour telle ou telle raison, à la personne de monsieur Hugues Alexandre BARRO CHAMBRIER, ils doivent tirer toutes les implications du choix qu’ils font. Ce n’est pas nous qui imposons cela, c’est la loi. Et, je répète que le RHM est respectueux de l’ordre constitutionnel et de la légalité qui en découle. Parce que la politique est juridiquement encadrée, nous entendons mener nos activités politiques dans le cadre fixé par le législateur. Nous n’entendons pas en sortir. Que ceux qui détiennent le mandat au niveau national ou local tirent la conséquence de la position qui est la leur. Il y a désormais deux partis politiques, le RHM et le RPM. Chacun est libre d’adhérer à la seule formation politique de son choix. Et lorsqu’on est élu on exerce un mandat, il équivaut à un serment pris devant ses électeurs, cette adhésion dans un sens comme dans un autre, est juridiquement encadrée. Il appartient à chacun de prendre ses responsabilités. Pour notre part, nous souhaitons apaiser, rassurer les élus qui sont inquiets ou qui ont été plongés dans la confusion du fait de nos différends, de rester dans la cohérence de leur engagement initial c’est-à-dire, de continuer à œuvrer et à mener leurs activités politiques dans le cadre des règles statutaires qui régissent le RHM, les choses étant désormais claires.

Nous demandons à ces élus de travailler à l’unité de notre parti mais aussi, au développement de la démocratie dans notre pays. Le RHM est un parti politique qui a été conçu pour porter l’ambition collective des gabonais et pas pour porter l’ambition d’un individu quel qu’il soit à l’intérieur de notre formation politique. Le RHM n’appartient pas à un individu mais à l’ensemble des membres qui ont librement adhéré parce qu’ils se reconnaissaient dans ses valeurs, ses principes, son idéologie, son programme politique, et sa ligne politique. Il n’y a pas de conflit de paternité pour le RHM. Nous avons la chance aujourd’hui parce que du reste, nous sommes une jeune formation politique qui existe depuis 2016. Mais nous sommes l’un des partis majeurs de l’opposition gabonaise puisque deuxième en terme de capacité politique, c’est-à-dire en terme d’élus, derrière Les démocrates. Nous avons raté de très près de constituer un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, ce n’est que partie remise. Mais, ce n’est pas rien. Nous goutons bien le fait que nous soyons parvenus à réaliser ces résultats politiques, et nous comptons poursuivre dans cette direction. Le parti est régi par les statuts et par un règlement intérieur, il est la propriété de l’ensemble de ses militants qui sont dans une indivision. Le souverain du parti c’est le congrès. Nous demandons donc à tous nos membres de s’inscrire dans la lettre et l’esprit de nos statuts. Pour ce qui est des élus, si toutefois, pour des raisons qui sont les leurs et parfaitement respectables, ils désirent migrer dans une autre formation quelconque, ils doivent nous le faire connaître et tirer les implications du choix qu’ils auront fait eux-mêmes. Du reste, dans notre pays, on ne croit pas savoir que le RPM n’ait jamais présenté quelques candidats que ce fut à quelque élection que ce fut, on ne croit pas savoir que la Cour constitutionnelle qui proclame les résultats de toutes les élections dans notre pays, n’ait jamais proclamé la victoire d’un seul candidat RPM. Il reste à dire encore qu’à l’occasion des élections sénatoriales, le RPM a présenté des candidatures au Centre gabonais des élections (CGE), mais toutes ses candidatures ont été rejetées faute d’existence juridique, ce qui n’était pas le cas du RHM. Le RPM n’a jamais absorbé le RHM. Cela est un grossier mensonge qui reflète une ignorance de la règle de droit. La cour constitutionnelle dans sa décision du 15 mars 2O22 a été très claire. Elle a reconnu le RHM ainsi que sa nouvelle direction nationale et elle a suggéré au ministère de l’Intérieur de trancher ce différend, de clarifier la situation. C’est ce que le ministre de l’Intérieur à fait.

A l’approche des échéances électorales de 2023 qui se profilent à l’horizon, quelles sont vos perspectives avant, pendant et après ces échéances ?

Dans notre système politique, nous avons deux élections majeures, la présidentielle et les élections intermédiaires que sont les législatives et les locales. Le RHM est un parti ancré dans l’opposition. Nous n’avons aucun accord politique négocié, ni signé avec le PDG et nous n’avons aucun accord de gouvernement négocié et signé avec le PDG. Les choses doivent être très très claires. Du reste, ces élus à l’Assemblée nationale votent librement mais bien souvent contre des textes qui ont été initiés par le gouvernement lorsqu’ils ne nous paraissent pas porter l’intérêt général. En ce qui concerne l’élection présidentielle, il est clair que le parti au pouvoir aura un candidat, je ne sais pas lequel, mais vraisemblablement qui quoiqu’on en dise, le PDG est organisé. Il présentera un candidat. Il est clair que nous ne pouvons pas aller en ordre dispersé à ces élections-là. Et que le RHM deuxième force politique de l’opposition, doit concourir aux côtés d’autres formations politiques, à une concertation, à un débat sur la position qui doit être la nôtre, au regard de cette échéance présidentielle. Sur cette question, nous n’avons pas de réponse pour l’heure, étant précisé que dans notre parti, le souverain demeure le congrès. Il appartient à l’ensemble des militants réunis en congrès, de dire ce qu’il conviendra de faire devant l’échéance présidentielle. Nous devons concourir au développement de la démocratie, mais de façon ordonnée dans le camp auquel nous appartenons. En revanche, pour ce qui concerne les élections intermédiaires, nous sommes dans un régime représentatif, nous sommes en démocratie représentative et, la lettre et l’esprit de cette démocratie nous interdisent absolument de renoncer à une participation électorale quelle qu’elle soit. Nous ne devons en aucune façon, faire défaut à la participation aux élections. Donc, le RHM présentera des candidats, à l’occasion des élections législatives et locales, de manière à participer dans les exécutifs locaux, à l’Assemblée nationale et au Sénat, pour le développement de la démocratie, à la défense des intérêts des Gabonais, par délibération et par le vote. Nous attendons participer à ces élections en recherchant les complémentarités avec les d’autres formations politiques qui sont réellement bien implantées et collent à l’esprit et à la loi sur les partis politiques. Songez qu’il y a quand même au Conseil national de la démocratie une kyrielle de partis politiques dont la représentativité est toujours brumeuse. Nous attendons participer à cet effort collectif, à la recherche des complémentarités, pour pouvoir présenter des candidats sur des sièges, en tenant compte de la topographie des rapports de force qui prévalent dans notre camp. Nous ferons notre rentrée au sein de la PG41, plateforme des partis politiques de l’opposition, pour dire ce que nous avons à dire, et prendre part à ses travaux dans la mesure des moyens qui sont les nôtres et dans l’esprit de la vision politique qui est la nôtre. Au total, pour la présidentielle, il y a une concertation qui est attendue dans le camp de l’opposition. RHM entend y prendre part. Pour les législatives et locales, nous ne renoncerons pas à présenter des candidats. Nous briguerons les sièges des députés, d’élus locaux et des sénateurs.

Propos recueillis par Stéphane NGUEMA

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