Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita a affirmé mercredi lors d’une réunion ministérielle du Groupe des Amis de la médiation de l’ONU, tenue en mode virtuel, que les véritables parties impliquées dans des situations de conflit doivent assumer leur responsabilité.
«Malgré la légitimité unique que leur confère l’ONU, les médiateurs ne peuvent pas remplacer les véritables parties impliquées dans des situations de conflit», a souligné M. Bourita dans sa déclaration lors de cette réunion annuelle des ministres des Affaires étrangères du Groupe, co-présidée par la Turquie et la Finlande.
Il a, dans ce cadre, insisté que ces véritables parties doivent assumer leur responsabilité dans la création et le maintien du conflit, relevant que « sans une véritable volonté politique chez ces parties, le succès de la médiation demeurera insaisissable, voire impossible à réaliser ».
Par la même occasion, le ministre a relevé que la légitimité unique de l’ONU dans la conduite des processus de facilitation et de médiation «doit être sauvegardée face à la prolifération des initiatives qui, au mieux, affaiblissent les processus mandatés par l’ONU et, au pire, compromettent les chances de succès ».
M. Bourita a, par ailleurs, fait observer qu’en droite ligne de la Haute vision du Roi Mohammed VI, le Maroc s’est engagé dans plusieurs initiatives de médiation, y compris dans la région du Fleuve Mano, au Sahel, au Proche-Orient et en Libye, mû en cela par son attachement indéfectible au règlement pacifique des conflits et sa conviction en la valeur de la diplomatie.
Soulignant que le Maroc insiste sur la nécessité de renforcer la médiation dans l’architecture actuelle de paix et de sécurité des Nations Unies, il a fait remarquer que la médiation s’est avérée être un mécanisme «important» dans la prévention des conflits comme elle a démontré sa capacité à s’adapter aux mutations profondes des différends.
«Dans le monde post-Covid, la médiation gagnera en importance d’autant plus que les défis prennent de l’ampleur et deviennent de plus en plus complexes», a dit le ministre marocain, ajoutant que les frontières entre les différentes phases de la prévention, de la gestion et du règlement des conflits vont continuer à s’amenuiser au moment où les conflits prennent une allure plus complexe et multidimensionnelle.
Il a également noté que l’organisation des Nations Unies dispose d’un capital «impressionnant» en matière de médiation, relevant que le Maroc salue à cet effet l’initiative «Notre Programme Commun» du Secrétaire général qui met l’accent sur l’impératif de renforcer la capacité de l’ONU dans la prévention et la gestion des conflits.
Le membre du gouvernement marocain a, de même, insisté que l’appropriation nationale de la prévention et du règlement du conflit est un principe «fondamental» de tout processus de médiation, comme en témoigne la crise libyenne.
«Sans agenda caché, l’approche que prône constamment le Maroc consiste à faire en sorte que les parties libyennes exercent l’appropriation nationale du processus politique, tout en affirmant l’importance des bons offices de l’ONU pour promouvoir la convergence des positions», a-t-il fait observer.
Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger a également signalé que la médiation du 21è siècle doit être en mesure de compter sur les coalitions des Etats membres qui sont engagés à faire avancer l’agenda de la médiation en tant qu’outil de la diplomatie préventive.
Il a, dans ce sens, relevé que le Groupe des Amis sur la médiation constitue une solide plateforme pour partager les meilleures pratiques, défendre la centralité de l’ONU et promouvoir la vision commune pour l’avenir de la médiation.
Stéphane NGUEMA
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