Réunis en assemblée générale ce vendredi 22 janvier, les cinq syndicats de la société gabonaise de transport (SOGATRA) ont déposé un préavis de grève de huit jours, pour revendiquer le non-paiement de 10 mois de salaires et de 5 mois de prime covid-19 impayés.
La tension monte chez les agents de la société gabonaise de transport et le ras-le-bol se fait ressentir. Ils sont venus nombreux assister à l’assemblée générale extraordinaire organisée par les syndicats de la Sogatra. Il s’agit du syndicat national des agents administratifs, des techniciens et des conducteurs (SYNAATEC), le syndicat des conducteurs et techniciens (SYCOTEC), le syndicat national des transporteurs terrestres (SYNATRAT), le syndicat des acteurs du transport terrestre (SYATRAT) et du syndicat des travailleurs de la Sogatra (SYNTRASOG). L'ordre du jour a porté sur le cumul de 10 mois de salaires impayés, de 5 mois de prime Covid-19 impayés et les cotisations à la CNSS.
Selon Cyrille Gaston Ndoudi Ledoumou, Président du SYNAATEC), le ras-le-bol est à l’origine de cette assemblée générale extraordinaire. «C’est d’abord un ras-le-bol que nous exprimons aujourd’hui. Parce que les agents de la SOGATRA sont des gabonais comme tout autre. Avec les cinq syndicats réunis, nous avons unanimement décidé qu’il est inadmissible que nous soyons traités comme des moins que rien. Nous avons des droits et le Gabon est un pays de droit. Il a ratifié la convention de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), donc il est inconcevable que les agents de SOGATRA soient traités comme des esclaves. Parce que nous travaillons depuis 10 mois sans salaire. Quel est ce gabonais qui peut travailler 10 mois sans salaire? Cette fois-ci, les agents en ont marre de cette situation qui n’a que trop durée. Ajouté à cela, les 5 mois de prime covid-19 impayés. Or nous sommes ceux-là qui transportent les milliers de gabonais chaque jour, nous sommes exposés à la maladie. Pour finir, nous ne bénéficions pas de cette prime depuis 5 mois. Face à cela, un préavis de grève a été déposé. Si rien n’est fait d’ici les huit jours avenir nous allons durcir le ton», a-t-il martelé.
Le désarroi pouvait se lire sur les visages de ces agents qui ne savent plus à quel saint se vouer. Ebienga Saturnin, président du syndicat des conducteurs et techniciens est revenu sur cette prime covid-19. «Nous voulons savoir où sont passés les 6 milliards que l’État avait décaissé pour les agents publics qui travaillent pendant cette période épidémique. Nous voulons que l’État décide sur notre sort, nous avons trop souffert de cette situation. Parmi nous, les enfants ne partent plus à l’école, les bailleurs ont expulsé certains et les ménages divisés car la femme, ne pouvant plus supporter, est partie de la maison. Payez les agents il y a de l’argent dans le pays», a-t-il conclu.
La présidente du SYATRAT, Evangéline Djako Ndaka est revenue quant à elle sur certains éclaircissements. Selon elle, le ministre de tutelle, Brice Paillat, avait promis régler les deux mois de salaires de cette année en cours. Quant à la prime covid-19, elle est en cours de paiement au Trésor public qui donnera la date de paiement de cette prime. «Le préavis est déposé, nous attendons la régularisation de nos revendications», a-t-elle insisté.
Marielle Ilambouandzi
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