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Violences en RDC : Deux provinces en état de siège

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Vue aérienne d'une partie de la ville de Béni en République démocratique du Congo (Photo: RFI)

Vue aérienne d’une partie de la ville de Béni en République démocratique du Congo (Photo: RFI)

Le Président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a informé le Conseil des ministres vendredi dernier de sa décision de proclamer l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du nord-Kivu. Une décision prise conformément à l’article 85 de la Constitution de ce pays.

Ces violences ont fait des centaines de morts cette année et entraîné le déplacement de plus de 1,5 million de personnes.

Cette décision présidentielle intervient quelques jours après que Félix Tshisekedi ait prévenu de la nécessité de décréter un état de siège dans ces provinces où l’insécurité sévit. Déjà mardi à l’Elysée, il sollicitait le soutien de la France dans sa guerre contre les groupes rebelles.

« Dans mon pays, à l’est, s’est créé un groupe à tendance islamiste, au discours et aux méthodes islamistes, qui fait des ravages au sein de notre population. Aujourd’hui, je suis plus que jamais déterminé à l’éradiquer, et je compte sur le soutien de la France’’, avait-il déclaré, rapporte la chaîne panafricaine ‘’Africanews’’.

Une Ordonnance présidentielle doit détailler les modalités d’application de cet état de siège nécessaire lorsque des circonstances graves menacent d’une manière immédiate l’indépendance ou l’intégrité du territoire national, ou qu’elles provoquent l’interruption du fonctionnement régulier des institutions. En RDC, des dizaines de groupes armés menacent la paix dans la région de l’Est, une région riche en minerais, à la frontière de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi. Depuis les deux guerres du Congo de 1996 à 1997, puis de 1998 à 2003, les provinces du Nord et du Sud-Kivu ont basculé dans la violence, sans aucun retour de la stabilité. Plus au nord, la province de l’Ituri a de nouveau basculé dans les affrontements fin 2017, après une accalmie d’une quinzaine d’années.

Dans la région de Béni, Les Forces Démocratiques Alliées (ADF), à l’origine des rebelles musulmans ougandais, sont les plus meurtriers. Ils sont en effet accusés du massacre de plus de 1.000 civils depuis novembre 2019.

La police a dispersé vendredi matin un rassemblement de lycéens qui manifestaient depuis une semaine devant la mairie pour exiger la présence du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi et le départ de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), accusée de ne rien faire face aux groupes armés. Le territoire de Beni est le théâtre de violences qui ont déjà fait plus de 6 000 morts depuis 2013, d’après l’Église catholique. Le 11 mars 2021, les États-Unis ont placé ce groupe armé parmi les « groupes terroristes » affiliés au Groupe État islamique (EI).

En rappel, la violence et l’insécurité continuent de provoquer le déplacement des populations dans l’Est de la RDC. 5,2 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, essentiellement dans les provinces de l’Est et du Kasaï. A ceux-ci s’ajoutent plus de 1,2 million de Congolais qui ont dû quitter leurs maisons en 2020.

Selon l’agence des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR), la situation dans l’Est de la RDC reste l’une des crises humanitaires les plus complexes en Afrique. Pour y faire face, l’agence onusienne recherche des soutiens financiers supplémentaires en vue de mener ses opérations qui demeurent sous-financées. A ce jour, elle n’a reçu que 16% des 204.8 millions de dollars demandés.

VEM (Source : Africanews)

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