Société & Culture

«Tous les agents qui ne se seront pas présentés au recensement verront leurs situations administratives traitées dans le cadre du contentieux» (Édouard Mfoula Mbome)

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C’est en substance le message délivré par le directeur général de la Fonction publique, Edouard Mfoula Mbome, au moment où la seconde phase du recensement biométrique des agents publics a été lancée le 12 mai dernier.

Agence Gabonaise de Presse : Après plusieurs semaines de suspension due à la crise sanitaire, la seconde phase du recensement biométrique des agents publics a débuté le 12 mai dernier. Peut-on faire un bilan à mi-parcours de cette opération, à Libreville comme à l'intérieur du pays ?

Édouard Mfoula Mbome : «La seconde phase du recensement biométrique fait suite à la publication des résultats intermédiaires. Lesquels ont révélé que certains agents, pour diverses raisons, ne se sont pas présentés au cours de la première phase réalisée en 2019. Cette opération aurait dû démarrer bien plus tôt, elle a dû être suspendue pour cause de Covid-19.
Quand bien même la situation sanitaire ne serait pas totalement saine, la seconde phase a été lancée dans le strict respect des mesures édictées par le gouvernement, dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.
Elles se sont traduites par la déconcentration des sites de recensement afin d’éviter une présence massive des agents sur un seul site.
La programmation du passage, à raison de 20 par jour, soit 10 agents en matinée et 10 en après midi, afin de respecter le principe qui voudrait qu’il n’y ait pas plus de 10 personnes au cours d’un rassemblement.
Le respect de la distanciation sociale dans les salles, qui s’est traduit par le fait que sur les 10 agents programmés seuls huit (8) pouvaient être admis en salle, les deux autres étant appelés à patienter dans une salle attenante.
La formation des agents recenseurs aux différentes gestions barrières notamment l’usage systématique du gel hydro-alcoolique pour désinfecter les mains des agents et même l’appareil après chaque passage. Toutes ces dispositions prises ont donc permis le bon déroulement des opérations à Libreville où nous n’avons déploré aucun incident. C’est dans ce contexte que les opérations de recensement se sont achevées le vendredi 05 juin 2020. Nous sommes en ce moment en train de tout mettre en œuvre pour le déploiement des équipes à l’intérieur du pays au cours de la semaine. Notamment à compter du 09 juin 2020
».

La première phase du recensement a révélé plus de 11 mille fonctionnaires que l'on pourrait qualifier de fantômes. C'est dire que l'issue de processus est scrutée. Qu'est-ce qui va concrètement changer au sortir de cette opération ? 

«A l’issue de cette seconde phase, tous les agents qui ne se seront pas présentés verront leurs situations administratives traitées dans le cadre du contentieux qui sera ouvert à cet effet».

Les agents en attente de régularisations administratives, et plus particulièrement de postes budgétaires, peuvent-ils espérer bénéficier des retombées de ce recensement qui indique une tendance au dégraissage des effectifs de la Fonction publique ?

«Je rappelle à toutes fins utiles que cette opération vise entre autres, la vérification effective des agents payés par le budget de l’Etat et dont la rémunération est liquidée par la direction de la Solde; recenser les données qualitatives de chaque agent public afin d’obtenir une cartographie précise des agents, donc permettre ainsi au Gouvernement de disposer d’une base de données fiable. 
Le processus de modernisation de la gestion de ressource humaine de la Fonction publique reste un levier indispensable de la valorisation de l’agent public, en vue d’un véritable suivi de leur employabilité productive et de leurs carrières. Les effets seront donc bénéfiques pour tous, à cours moyen et long terme
».

Le suivi des recommandations du Forum de la Fonction publique a lui aussi été mis en veille du fait de la Covid-19. Là également les travaux ont repris. Où en est le Comité de pilotage desdites recommandations ?

«Le forum de la Fonction publique des 8, 9 et 10 janvier 2020 a débouché sur 140 recommandations. La mise en œuvre desdites recommandations a fait l’objet de la mise en place d’une commission ad hoc de mise en œuvre des recommandations du forum.
Cet organe est appuyé par une plénière et quatre (4) commissions techniques dont une commission révision du cadre juridique; une pour la ressource humaine et la modernisation; une commission sociale et formation; et enfin, une Commission trêve sociale et dialogue social. C’est au sein de ces commissions que les recommandations sont débattues.
Les travaux ont en effet repris dans le strict respect des mesures de lutte contre le Coronavirus. Les recommandations sont en train d’être examinées afin de définir un ordre de priorité et surtout une méthodologie rigoureuse. C’est l’ensemble de ces réflexions qui sera soumis au Comité de pilotage.
Pour ce qui concerne la Commission dont j’ai la charge et qui devrait également s’occuper des régularisations de situations administratives, entre autres, les échanges avec les partenaires ont débuté dans un esprit constructif. Un calendrier est en cours d’élaboration, tenant compte de toutes les contraintes juridique, budgétaire et social. Il prend en compte les aspects de régularisations, mais aussi et surtout la nécessité de la mise en œuvre des autres recommandations, gage d’une meilleure gestion des agents publics. L’ensemble de ces travaux sera soumis au Comité de pilotage assez rapidement
».

Propos recueillis par Freddy EYOGUE

 

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