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Tchad/Évènements du 20 octobre : le gouvernement prépare sa défense

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À Ndjamena, des manifestations contre le gouvernement avaient dégénéré, le 20 octobre 2022. Photo: AP.

LIBREVILLE, 8 novembre (AGP)-Près de trois semaines après la journée du 20 octobre 2022, au cours de laquelle une cinquantaine de personnes ont été tuées officiellement, en marge des manifestations contre la transition, le gouvernement tchadien présente sa version des faits.

Des enquêtes ont été ouvertes sur les évènements du 20 octobre. Le procureur est notamment à Koro Toro, prison de haute sécurité où une partie des prisonniers a été transférée. En attendant les conclusions des investigations, le gouvernement, lui, peaufine ses arguments, et a préparé un dossier d’une dizaine de pages pour présenter sa vision des faits.

Selon Aziz Mahamat Saleh, porte-parole du gouvernement, cité par RFI, le 20 octobre était une insurrection préparée. L’opposition cherchait à enclencher un soulèvement populaire, provoquer des affrontements meurtriers, jusqu’à une guerre civile. L’interdiction des manifestations visait en fait à neutraliser ce plan. Mais dès le matin, des jeunes, armés de machettes, couteau, lance-pierres et armes à feu, ont attaqué, poursuit le membre du gouvernement tchadien.

« Il fallait rendre le pays ingouvernable et diviser le Tchad. C’était ça l’objectif à atteindre par tous les moyens, y compris par ces voies insurrectionnelles. Quand on attaque la résidence du président de l’Assemblée nationale, un camp militaire, un commissariat, c’est vraiment tout sauf manifester pacifiquement. Mais je crois qu’au-delà de ce dossier, ce qui est important, c’est quel sera le dossier judiciaire qui sera constitué à travers les preuves réelles qui vont permettre de pouvoir situer toutes les responsabilités » a-t-il déclaré à RFI.

Les autorités ont rassemblé photos, communiqués, documents officiels pour étayer leur version. L’opposant Succès Masra est pointé comme premier responsable, aux côtés du Parti Sans Frontières, du Parti Atakhadoum et de Wakit Tama.

Quant aux forces de l’ordre, « elles ont agi en légitime défense » a dit le gouvernement. Le pouvoir reconnaît néanmoins que « face à une situation inattendue et absurde, elles n’ont pas pu se contenir », « et ce qui devait arriver arriva », indique le document.

Une instruction est en cours pour clarifier le bilan des victimes et des arrestations. Le Comité onusien contre la Torture parle lui de 50 à 150 morts, plus de 150 disparus, près de 1 400 arrestations, et enfin 600 à 1 100 personnes envoyées à la prison de Koro Toro.

VEM/FE(RFI)

Valerie EZEME MBO

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