Séisme en Turquie : « Nous déplorons le fait que l’Etat gabonais n’ait encore rien fait à ce jour »

Libreville, le 15 février 2023 (AGP)-Dans un entretien accordé à l’Agence gabonaise de presse, la présidente de l’ association de soutien aux étudiants gabonais de l’étranger (ASEGAE), Mireille Ondo a relaté la situation des étudiants gabonais de Turquie, qui depuis le séisme survenu dans ce pays, le lundi 06 février écoulé, sont en situation de détresse en dépit de leur prise en charge par l’ambassade du Gabon à Ankara.

Un peu plus d’une semaine après le séisme qui est survenu en Turquie et en Syrie, quelle est justement la situation de ces étudiants gabonais dans ces pays ? Ya-t-il des étudiants gabonais dans la zone impactée en Syrie?

La situation en Turquie est telle que les étudiants gabonais sont dans des conditions compliquées, parce que les quelques secours qui leurs sont parvenus se sont fait sur fonds propres de l’ambassade du Gabon à Ankara. Les petits fonds de cette dernière ont servi  pour la location des deux bus qu’ils ont dépêchés pour récupérer ces compatriotes des zones impactées, et depuis qu’ils sont arrivés, l’ambassade essaye de leurs fournir des vivres, mais pas de manière régulière. Ce sont les vivres qu’ils ont reçu qui leur ont permis de tenir jusqu’à présent, mais bientôt ils vont en manquer.

Les informations que j’ai au sujet de l’aide de l’Etat, c’est que le ministère  gabonais des affaires étrangères a adressé une correspondance au premier ministre, et qu’au niveau de la primature,  une correspondance a été adressée au ministère du budget, pour la prise en charge sur 45 jours  de ces compatriotes. Mais nous les parents, nous demandons une prise en charge totale sur trois mois, pour que nos enfants et nous puissions nous organiser.

Au niveau de la Syrie, je n’ai pas d’informations car, aucun parent ne nous a contactés. Par contre,  nous avons quatre parents de la République de Chypre qui sont avec nous dans le forum,  et ils nous ont dit que leurs enfants se portaient bien, et qu’ils n’ont eu aucun dommage au niveau de Chypre.

Le gouvernement avait annoncé que sur les 102 étudiants recensés, seuls  92 étaient pris en charge. Qu’en est-il exactement ?

Concernant la prise en charge des 102 étudiants, le responsable des étudiants gabonais de Turquie nous a envoyé une liste. Il y a 95 étudiants gabonais sinistrés à Karama Mara  à Ankara. Le nombre 102 est un chiffre approximatif, car  en réalité le nombre d’apprenants gabonais qui se trouvent actuellement à Ankara est de 95.

Une vidéo devenue virale dans les réseaux sociaux, montre un groupe d’étudiants qui demandent de l’aide car craignant leur expulsion de la résidence où l’ambassade les a logés. En êtes-vous informer ? Que disent les affaires étrangères ?

Nous sommes effectivement tenus informés depuis leur entrée dans ces appartements, nous savons qu’ils en ont pour 10 jours. A ce sujet nous avons déjà eu deux audiences au niveau du ministère des affaires étrangères, d’où nous sommes sortis malheureusement sans évolution. La première audience que nous avions eu deux jours après le séisme,  c’était avec les deux ministres qui nous ont juste rappelé des informations dont nous disposions déjà. C’est-à-dire qu’une cellule a été mise en place  pour recenser le nombre d’étudiants. Nous avons pu avoir le contact du directeur général des affaires consulaires, avec qui nous avons discuté. Hier après-midi, nous avons encore été reçu en audience par le directeur général des affaires consulaires, qui nous a laissé entendre qu’à son niveau il ne peut que nous donner des informations que l’ambassade leur donne, c’est-à-dire que le peu qu’ils font là-bas c’est sur fonds propres, car ils n’ont encore rien reçu de la tutelle. Ils ont suggéré que le collectif des parents des étudiants gabonais de Turquie, écrive au ministre des affaires étrangères et au premier ministre.

Par la suite, nous nous sommes rendus à la primature et nous avons eu un échange avec le directeur de cabinet qui nous a dit qu’ils  a déjà été saisis par le ministère des affaires étrangères,  et que eux à leur tour, ont adressé un courrier au ministère du budget pour une prise en charge de 45 jours de nos enfants.

Nous, nous avons des actions à mener, car nous déplorons le fait que l’Etat gabonais n’ait encore rien fait à ce jour. L’Etat gabonais n’a  encore déboursé aucun sous pour voler au secours des étudiants. La petite cagnotte qu’il y avait au niveau de l’ambassade c’est avec  ça que les autorités diplomatiques du Gabon à Ankara essayent de tout faire pour canaliser les élèves.  Nous les parents, nous  allons  nous retrouver à la primature au plus tard ce vendredi pour demander à quel niveau de cette prise en charge, puisque le président de la République  a dit qu’il fera tout ce qui  est en son pouvoir, pour venir en aide aux populations sinistrées dont les étudiants gabonais font partis.

Propos recueillis par VEM/DT/CEM-AGP