Réélection de Macron : de multiples attentes en Afrique

La réélection le dimanche 24 avril d’Emmanuel Macron a suscité de nombreuses réactions en Afrique en particulier. Si la victoire de ce dernier a généralement été saluée, il ressort toutefois de nombreuses attentes sur le continent pour ce second quinquennat du président français.

Dimanche soir après l’annonce des résultats de la Présidentielle française, la toile a été inondée de nombreux messages de félicitations de dirigeants africains, pour ne citer qu’eux, à l’endroit d’Emmanuel Macron, réélu président de la République.

Le président gabonais Ali Bongo a applaudi «sa brillante réélection» sur Twitter : « Ensemble, nous continuerons à travailler au raffermissement des relations entre le Gabon et la France. Plus qu’un passé en commun, nos deux pays ont un avenir à construire« .

De son côté, le président sénégalais Macky Sall l’a félicité « chaleureusement« , lui adressant par la suite ses « meilleurs voeux de succès dans l’exercice de son second mandat ». Le président nigérien Mohamed Bazoum a également salué la « brillante réélection » de son homologue français : « son expérience des sujets internationaux en général et du Sahel en particulier en fait un partenaire précieux pour nous dans notre combat contre le terrorisme« , a-t-il expliqué dans un tweet.

Le chef d’Etat ivoirien Alassane Ouattara n’était pas en reste, se réjouissant « de poursuivre avec lui le renforcement des liens d’amitié et de coopération entre la Côte d’Ivoire et la France« .

En marge des félicitations, d’autres réactions ont soulevé les nombreuses attentes que suscite la réélection de Macron à la tête de la France. C’est le cas de Marc Ona,m Essangui, figure de la société civile gabonaise et président du mouvement citoyen Tournons la page International, qui demande au dirigeant français de rompre vraiment avec la Françafrique, et de soutenir les démocraties sur le continent : « il faudrait que la France puisse maintenant faire rayonner la démocratie et les respects des droits de l’homme en Afrique, sans pour autant s’impliquer dans une politique françafricaine comme ça a été le cas, et c’est ce que nous avons toujours dénoncé (…) Il faut absolument que la France aujourd’hui soit derrière les clubs africains, qui se battent pour l’application des règles démocratiques qui sont des règles universelles, et pas de collision avec les dictatures comme c’est le cas à chaque fois. Même Macron a montré pendant son premier mandat qu’il n’était pas en rupture avec la Françafrique« .

En Côte d’Ivoire, l’ancien ministre ivoirien et secrétaire exécutif du PDCI (le parti de l’ancien président Henri Konan Bédié), Jean-Louis Billon, attend d’Emmanuel Macron une politique plus claire et davantage dictée par les intérêts du continent : « je pense qu’il faudrait que la France ait désormais une politique africaine beaucoup plus lisible, beaucoup plus attendue. Nous souhaitons des démocraties, et des relations complètement décomplexées, et ne pas avoir une vérité dans un pays et une contre-vérité sur une même situation dans un autre pays (…)« 

Au Togo aussi, on ne cache pas certaines attentes, explique le ministre togolais des Affaires étrangères Robert Dussey : « Nous attendons beaucoup plus de consultations, de discussions avec les dirigeants africains. Un sommet, par exemple, avec la France et les Africains. On aurait souhaité que contrairement à ce qu’il s’est passé la dernière fois, ce soit une rencontre entre le président français et les présidents africains. Pas seulement la société civile africaine, parce que ce sont quand même des dirigeants africains qui portent l’espoir de leurs populations, qui sont élus par leurs populations. C’est ce que nous souhaitons pour le prochain mandat du président  Macron« .

DT (sources RFI et Challenges)