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Qui était Abdul Qadeer Khan, père de la bombe atomique pakistanaise

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Mort ce 10 octobre à l’âge de 85 ans des suites de problèmes pulmonaires à Islamabad, la capitale pakistanaise, Abdul Qadeer Khan est considéré comme un héros national au Pakistan. Grâce à ses travaux, son pays est devenu la première puissance nucléaire islamique. Admiré puis accusé d’avoir diffusé illégalement des technologies vers l’Iran, la Corée du Nord et la Libye, les autorités pakistanaises lui ont rendu hommage à la hauteur de la personnalité scientifique qu’il a été.

Abdul Qadeer Khan était le «père» de la bombe atomique pakistanaise. Il est mort ce 10 octobre, à l’âge de 85 ans, à Islamabad. Cet ingénieur en métallurgie formé en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas n’était pas seulement le fondateur du programme nucléaire pakistanais, mais un personnage controversé, qui s’est retrouvé au cœur d’un des plus gros scandales mondiaux de prolifération.

La course à l’atome nucléaire a débuté en 1971 après la troisième guerre avec l’Inde, qui signa la défaite d’Islamabad et aboutit à l’indépendance du Pakistan oriental, le futur Bangladesh, soutenu par les Indiens. Zulfikar Ali Bhutto, premier ministre pakistanais entre 1973 et 1977 se persuade alors que la capacité nucléaire peut assurer une « parité stratégique » avec son voisin.  Mais l’Inde avait une longueur d’avance et réussit son premier essai nucléaire le 18 mai 1974. C’est le moment que choisit Abdul Qadeer Khan pour proposer ses services au premier ministre pakistanais.

Né le 1er avril 1936 à Bhopal en Inde, le scientifique a toujours nourri une animosité personnelle à l’égard de son pays de naissance qu’il fut obligé de quitter cinq ans après la fin de l’empire britannique en 1947 pour rejoindre le Pakistan. Abdul Qadeer Khan a travaillé dès 1972 aux Pays-Bas comme sous-traitant du partenariat néerlandais d’Urenco pour le Physical Dynamics Research Laboratory, un consortium de sociétés britanniques, allemandes et néerlandaises créé pour développer l’enrichissement de l’uranium par l’utilisation d’ultracentrifugeuses. Abdul Qadeer Khan, qui a été embauché comme traducteur pour retranscrire en néerlandais des documents allemands réussit à se procurer les informations cruciales sur cette technologie.

En 1975, il quitte les Pays-Bas avec sa femme, une ressortissante britannique et ses deux filles, après avoir volé des plans de centrifugeuses et la liste de fournisseurs, principalement européens, auprès desquels il pourrait se procurer des pièces. Le premier ministre pakistanais le désigne en 1976 pour diriger le programme d’enrichissement d’uranium.

En février 2004, le scientifique nucléaire est placé en résidence surveillée à Islamabad après une polémique autour de la diffusion illégale des technologies dans les années 1990. Il reconnaît ces faits et revient plus tard sur ses déclarations et obtient le pardon du président pakistanais de l’époque le général Pervez Musharraf.   En 2009, un tribunal avait prononcé la fin de son placement en résidence surveillée. Depuis, il était resté soumis à une protection rapprochée, contraint d’informer à l’avance les autorités de chacun de ses mouvements.

Aucune des controverses qui ont jalonné sa carrière n’a entaché sa popularité au Pakistan. Des écoles, des universités, des hôpitaux portent son nom et son portrait figure dans des affiches, des objets et des sites internet. Pour le Pakistan, il restera un héros, une fierté nationale, car c’est l’homme qui permit à ce pays de se hisser au niveau des puissances nucléaires, comme l’Inde ennemi historique du Pakistan.

Valerie EZEME MBO

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