Polémique Gambie-Gabon: la curieuse et étonnante décision de la CAF 

Le jury disciplinaire, organe indépendant de la Confédération africaine de football (CAF) a rendu son verdict ce mardi concernant le litige opposant la sélection nationale du Gabon à celle de la Gambie. Et pour être un peu plus précis, la Gambie a juste écopé d’une simple amende financière tout comme Pierre Emerick Aubameyang et la Fégafoot, suite à la diffusion par le capitaine des Panthères du Gabon des images du calvaire vécu par lui et ses coéquipiers.  

Elle était tant attendue par les deux parties. Mais au final pas grand-chose à rendre heureux ou du moins soulager les troupes du sélectionneur des Panthères, encore moins le peuple gabonais qui s’en était senti humilié au vu du scénario scandaleux qui avait entouré l’arrivée de l’équipe à l’aéroport international de Banjul en Gambie. 

Et comme nous l’indiquions déjà dans nos précédentes parutions, la Confédération africaine de football (CAF), a bien évidemment opté pour la bonne vieille méthode de la sanction cosmétique avec les éléments de langage qui l’accompagnent très souvent. A savoir une simple et dérisoire amende qui pour l’occasion atterrira bien sûr dans ses caisses et un avertissement pour le principal mis en cause. Notamment la sélection nationale de Gambie, laquelle s’en sort plutôt pas mal avec une simple amende de 100.000 USD, dont 50.000 USD (dollars américains), tenez-vous «avec sursis à condition que la fédération gambienne ne soit pas reconnue coupable d’une infraction similaire au cours des vingt-quatre prochains mois». 

Les gambiens ont donc là, largement du temps devant eux pour perfectionner et améliorer leurs méthodes et techniques de déstabilisations de leurs futurs adversaires. Passons. 

La Confédération africaine de football a ainsi mis fin à sa manière à un suspense qui n’en était pas un pour les puristes d’un football africain qui, une fois encore, a raté l’occasion de réécrire une partie de son histoire et envoyer et signal fort à toutes ces sélections nationales et autres clubs encore adeptes des pratiques moyenâgeuses. 

L’ère du modernisme, de l’équité, et du fair-play pourtant si chère à la pratique du football devra encore garder son mal en patience avant de s’évaporer sur un continent dans lequel, chaque caïman, pour ne pas dire pays, fera et recevra son adversaire selon sa méthode et ses envies à la seule condition de s’éviter toute fuite d’images ou vidéos accablantes. 

Et c’est justement à ce niveau que la CAF a montré ses limites. En montrant en même temps comment une victime pouvait subitement devenir par un simple coup de baguette magique, le bourreau. C’est du moins l’appréciation que nous faisons de la sanction tout aussi ridicule que risible que celle infligée à Pierre Emerick Aubameyang, sanctionné d’une amende de 10.000 dollars américains pour «manquement aux valeurs sportives et d’intégrité». Son seul tort: «avoir publiquement diffusé sur les réseaux sociaux des contenus offensants et dégradants, portant atteinte à l’honneur et à l’image de la Confédération africaine de football». L’Afrique a décidemment d’incroyables talents.

Fusher Edzang