Panthères du Gabon : le nécessaire retour d’Aubameyang et cie en sélection

Libreville, 21 Oct. (AGP) – La personnalité de l’attaquant gabonais et son parcours en sélection nationale ont très souvent suscité de vifs débats au point où ce dernier, probablement lassé d’être le problème et non la solution, a, contre toute attente, décidé de mettre un terme à sa carrière internationale. Un choix certes osé et mûri, mais pas immuable. À condition, bien sûr, que les dirigeants sportifs du pays sachent s’y prendre pour le faire revenir à la raison, au nom de la patrie.

Le symbole de la relation torturée et tumultueuse entre Pierre Emérick Aubameyang et le public gabonais, date de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2012 avec le tir au but raté par ce dernier contre le Mali en quart de final. Un échec malencontreux comme il arrive très souvent en football mais dont certains supporters ont encore bien du mal à digérer. A cela s’ajoute les nombreuses polémiques nées autour de sa personne. Un cocktail pas tout à fait idéal pour déconstruire l’image du personnage que plusieurs observateurs et voire même partenaires d’équipe, bien aidés en cela par le ‘’tribunal médiatique’’ local, ont généralement voulu faire passer pour le grand méchant loup dans la bergerie.

Le contexte ne s’y prête certainement pas, mais le prétexte si. La réalité du terrain et les chiffres, depuis son retrait en sélection nationale, ne plaident pas, dans tous les cas, pour que cette situation perdure. Ce serait d’ailleurs hasardeux de laisser croire à l’opinion, que l’équipe nationale du Gabon, joue mieux sans Pierre Emérick Aubameyang. On n’a d’ailleurs bien vu, lors de la dernière Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun que l’envie et la détermination n’ont pas suffi à cette équipe nationale du Gabon, en construction de venir à bout du Burkina Faso en huitièmes de finale. Et, nul doute qu’une présence d’un Pierre Emérick Aubameyang sur la pelouse aurait influé sur la rencontre. D’abord, par la peur qu’il suscite auprès des défenseurs adverses, mais aussi par sa capacité à dévorer les espaces et son sens du placement. Car, on peut ne pas aimer ses goûts vestimentaires, mais il existe néanmoins un domaine dans lequel, les divergences autour de lui convergent : son instinct de buteur.

Des Pierre Emérick Aubameyang, ils n’en courent pas des milliers dans les rues sur le continent africain, encore moins au Gabon. Accepter de se priver (in) volontairement d’un tel talent, quel qu’en soit ce qui s’est passé au Cameroun durant la dernière CAN, donne plutôt l’impression que son retrait en équipe nationale arrange certains, vu la tournure des événements et le silence, pour le moins complices, des autorités sportives. Le pays gagnerait à valoriser et soutenir ses talents.

Pierre Emérick Aubameyang a encore beaucoup à donner au Gabon. Les grands joueurs méritent des fins de carrières internationales à la hauteur de leur immense talent. L’idylle entre Pierre Emérick Aubameyang et le public gabonais mérite une meilleure fin. C’est ce à quoi doivent s’atteler le ministère des Sports et la Fédération gabonaise de football (Fégafoot), pour faire revenir le joueur et bien d’autres dans la tanière. On pense comme cela à Mario Lémina, lui également nouveau retraité international, donc l’expérience du haut niveau et le bagage physique, feraient grand bien en milieu de terrain. De même pour Didier Ibrahim Ndong, précieux dans sa capacité à nettoyer les ballons dans l’entrejeu.

Fusher EDZANG