Minvoul : Vers la fermeture de l’unique boulangerie

L’unique boulangerie de Minvoul risque de fermer 

L’avenir ne s’annonce pas rose pour les populations de Minvoul, le chef-lieu du département du Haut-Ntem dans la province du Woleu-Ntem (Nord), du moins pour ce qui de l’approvisionnement en pain, depuis longtemps déjà, un aliment de base pour les gabonais.

«J’ai ouvert cette boulangerie ici à Minvoul en 2016, malheureusement, elle ne me rapporte pas en termes de bénéfices, car nous consommons seulement quatre sacs de farine par jour, pour une production seulement de mille quatre cents pains au quotidien. Or, pour qu’une boulangerie rapporte, elle doit produire en moyenne trois mille cinq cents pains par jour, ce qui correspond à dix sacs de farine», explique Emad Doghmann, un gabonais septuagénaire d’origine libanaise, qui affirme avoir passé toute sa jeunesse à Oyem, la capitale provinciale.

Avec sept employés, majoritairement gabonais, l’intéressé se plaint en outre de ne pas avoir le soutien des autorités locales qu’il dit avoir sollicité maint fois au sujet de la concurrence qu’il subit des boulangers installés à Bitam, ville mitoyenne de Minvoul.

«La boulangerie de Bitam continue de venir vendre le pain dans les villages de Minvoul tous les jours. J’ai beau avoir attiré l’attention des autorités, elles ne font rien pour protéger le gagne-pain des jeunes gens de Minvoul que j’emploie», se lamente Emad Doghmann, visiblement remonté depuis que la mairie et le Conseil départemental du Haut-Ntem ont érigé des points de collecte de taxes destinés aux opérateurs économiques.

«Voilà qu’en plus depuis une année, je dois payer chaque jour 3000 F CFA à la mairie et au Conseil départemental. C’est trop, je suis obligé de fermer et m’en aller», fulmine notre interlocuteur qui dit ne plus être à la hauteur de supporter les charges liées à l’exploitation de sa boulangerie, d’autant que tous les intrants, le gasoil et la farine nécessaires à la fabrication du pain, sont achetés à Oyem et acheminés à Minvoul par ses soins.

Dans ces conditions, que faire pour éviter à Minvoul une pénurie permanente de pain frais?

Ernest MVIE MENDAME