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Lilas Eurydice Ndong, la Française d’origine gabonaise militante au RN de Marine Le pen

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Lilas Eurydice Ndong

Dans cette interview accordée à Gabon Matin, Lilas Eurydice Ndong, Française d’origine gabonaise, membre du parti de Marine Le pen, candidate pour la Vendée aux législatives françaises de juin 2022 nous livre les raisons de son engagement politique au sein de ce parti, la vision du Rassemblement national pour le Gabon et pour l’Afrique. Elle évoque aussi les questions de l’immigration, du F CFA…

Gabon matin : Qui est Lilas Eurydice Ndong ?

Lilas Eurydice Ndong : Je suis Lilas Eurydice Ndong. Française d’origine gabonaise. Née en 1982 à Paris 15me.  Je suis la fille de Pierre Célestin Ndong Ondo, ancien journaliste et directeur de L’union, ancien homme politique auprès de Casimir Oye Mba et Jean Eyeghe Ndong. Ce sont mes grands-pères de l’Estuaire (des villages Nzamaligue, Donguila, nkembo), et j’ai une pensée meurtrie pour Casimir Oye Mba, il a fait partie de mon enfance pendant tellement longtemps.  Je suis une maman de 5 enfants que j’élève seule et je suis une entrepreneure et femme politique. Directrice de mon agence immobilière, je suis également directrice de la communication de la fédération de Vendée du Rassemblement national Vendée (RN85). Parallèlement à cela, j’ai repris des études en communication pour valider un Bac +5.  Je me suis engagée en politique pour apporter ma pierre à l’édifice de ce pays qui m’a tout donné, en ayant la conviction profonde de participer à remettre la France en ordre en redonnant sa grandeur à ce pays que j’aime.

Lilas Ndong, vous êtes une femme politique française d’origine gabonaise et militante du Rassemblement nationale (RN), le parti de Marine, fille de Jean Marie le pen, homme politique français connu pour ses positions radicales sur la question raciale en France. Comment s’est faite votre adhésion au sein de ce parti d’extrême droite, vous en tant que noire africaine ?

Mon adhésion s’est faite comme toute adhésion. Vous savez, il ne mange personne (Rire).  J’ai pris l’initiative de contacter le Rassemblement National par le biais de Jean Messiha, membre du parti à ce moment-là. C’était un homme très gentil d’ailleurs qui m’a tout de suite mis en relation avec le délégué du RN85, M. Fillet et son épouse. Ces derniers m’ont accueilli avec beaucoup d’amour au sein de la fédération à laquelle j’appartiens aujourd’hui. Je me considère comme leur deuxième fille, et nous formons une famille soudée à la fédération.  En outre, ayant pu côtoyer Marine Le pen à son domicile, j’ai compris que j’adhérais également à la femme, une femme sincèrement attachante, forte, rigolote, simple qui ne fait pas semblant.  Aujourd’hui après une candidature régionale et départementale en juin dernier, ou je n’ai pas été élue, plus que jamais je réaffirme mes convictions, ainsi que la joie et le bonheur d’être membre de ce parti. J’y ai de nombreux amis et mon rôle de directrice de la communication m’emmène à travailler avec toutes les fédérations.  J’adore ce que je fais car je rencontre des personnes merveilleuses et crée du lien avec les autres membres du parti. Cette synergie permet aux adhérents renforcer l’engagement de chacun.

En juin dernier, alors que vous étiez candidate aux élections régionales dans le département de Vendée, au pays de Loire, vous avez déclaré que vous étiez victime de menaces et d’injures de la part de la diaspora africaine à cause de votre engagement politique. Quel message adressez-vous aujourd’hui à ces Africains ? Que dites-vous à ceux qui pensent que vous êtes une faire -valoir au sein de ce parti ? avez-vous une idée du nombre d’Africains ou Gabonais militant au sein de cette formation politique ?

Je n’ai pas grand-chose à leur dire, je n’appartiens à personne, je suis une femme libre. Mon engagement est au-delà de ma personne, de ma couleur de peau, Il est envers la France. Le Gabon existait avant ma naissance et ni moi ni mon parti ne sont responsable de l’état du Gabon.  Beaucoup de personnes détestent Marine Le Pen, alors que ce sont les gouvernements qui ont failli envers vous. Marine Le Pen, elle a donné une chance au Gabon, les Français d’origine gabonaise doivent voter pour nous. Sans insulter personne, je me considère comme une chance de donner une nouvelle vision de l’Afrique.  Evoluer, c’est être là où on ne nous attend pas. Je ne suis pas une caution et le RN me laisse agir en toute autonomie et indépendance. C’est un vrai gage de confiance. D’ailleurs le RN est ouvert à tous et je pense être la seule Française d’origine gabonaise à être aux responsabilités. Même si c’est encore difficile de s’exposer, je sais que bon nombre de Français aux origines africaines votent pour nous et sont même adhérents.

Vous êtes candidate aux élections législatives de juin 2022 pour la région de Vendée en France. Pourquoi cette candidature ? et quel est le contenu du programme que vous défendez.

Je suis candidate aux élections législatives pour servir mon pays et représenter mon département. Je suis reconnaissante de faire partie de ce grand projet qui est de restituer la France aux Français et redonner sa grandeur à la France, en défendant un programme sans ambiguïté sur la sécurité et l’immigration.   Mon nom sera madame sécurité et immigration, j’assume parfaitement ne pas supporter la victimisation des noirs. Nous devons nous prendre en main et voter pour un parti qui souhaite notre réelle indépendance et autonomie.  La France interventionniste doit cesser, l’appel d’offre aux migrants à prix discount pour les parquer comme au temps de l’esclavage doit cesser. Les gouvernements précédents ont fait de l’esclavage moderne avec la complicité des dirigeants Africains. Nous devons développer massivement les perspectives d’avenir des Africains là-bas et non ici. Il n’y a plus rien de bon pour eux ici car les Français veulent désormais se sauver eux d’abord, et j’y veillerai avec mon parti : les Français d’abord.  Les Africains doivent se rendre compte que l’immigration sans limite n’est qu’une main d’œuvre à bas coût déguisé en el dorado, et que y mettre un terme, c’est leur rendre service en voulant leur donner toute dignité de réussir valablement chez eux et plus chez nous. L’esclavage moderne c’est l’eldorado français, il doit cesser.

Telle est la vision du RN pour l’Afrique, pour le Gabon ?

En raison des liens que l’histoire a tissé entre nous, Marine Le Pen entend se retrouver avec les pays du Maghreb et d’Afrique subsaharienne pour tisser des relations fondées sur une coopération équilibrée, respectant l’indépendance et la dignité de chacun de nos pays, sur un pied d’égalité.  A ce titre, par un dialogue permanent avec ses partenaires, le rôle de la France sera de favoriser les partenaires techniques et financiers qui permettront le développement de projets d’infrastructures, de moyens de communications de tout type, d’électrification, d’irrigation, d’amélioration des cultures vivrières, de projets d’enseignements et de systèmes de santé.  Cette politique aura pour but de développer une économie soutenable qui permettra aux habitants des pays de départ, de vivre dignement de leur travail, avec leurs familles sur la terre de leurs ancêtres.

La question du retrait du FCFA aux pays africains francophones est-elle abordée au RN ? Nous savons que l’Afrique reverse énormément de fonds chaque année à la banque française. 

Cela fait longtemps que Marine Le Pen a soulevé le problème du franc CFA, qu’elle a échangé avec des Africains et notamment les jeunes générations qui expriment la difficulté qu’ils ont, et la difficulté de leur économie avec un franc CFA qui depuis l’Euro,  est beaucoup trop et qui est un inconvénient majeur pour leurs exportations.

Votre mot de la fin

Le monde a évolué grâce au gens qui ont osé et qui ont eu une vision différente, et je m’inscris dans cette démarche. Je suis convaincue que je suis venue au monde pour apporter une prise de conscience à l’Afrique.  Les injures me rendent plus forte car je suis en face des personnes qui n’osent pas.   En Afrique, nous avons eu des Senghor et d’autres, pourquoi ne pas suivre leurs traces en participant à l’histoire …  Et si je suis élue en juin prochain, je ne serai jamais une honte pour la France comme Rama yade, Rockhaya Diallo ou Danielle Obono. Je serai toujours reconnaissante envers la France de me permettre de représenter les valeurs de la République française au sein d’un parti, le Rassemblement National. C’est un immense honneur.

Valerie EZEME MBO

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