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Les Marocains aux urnes dès ce mercredi 8 septembre

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Quelque 18 millions de marocains sont appelés aux urnes ce mercredi 8 septembre pour des élections législatives, régionales et communales, apprend-t-on des sources officielles.

Ces trois scrutins décideront du futur gouvernement et scelleront l’avenir du pays qui parvient à émerger à la surface face aux répercussions aussi imprévisibles que désastreuses de la pandémie du Covid-19 et de la crise économique qui en résulte.

De même, ces élections sont décisives, vu qu’elles donneront naissance à une nouvelle carte politique du pays, avec des partis politiques qui auront la lourde tâche de mener à bien le nouveau modèle de développement.

Jusque-là, et grâce aux orientations royales, le royaume a su s’en sortir face à une pandémie qui a abattu nombre d’économies de par le monde. La campagne de vaccination est sur la bonne voie. L’économie se redresse petit à petit.

Les élections législatives de mercredi 8 septembre, les troisièmes depuis la réforme constitutionnelle de 2011 qui prévoit notamment que le chef du gouvernement soit nommé au sein du parti arrivé en tête aux législatives avec des prérogatives étendues, sont concluantes dans ce sens où les grands favoris parmi les partis politiques (PJD, RNI, Istiqlal, PAM, USFP) sont appelés à relever les nouveaux défis qui se profilent à l’horizon tant sur le plan économique que social.

Quoique, soit dit au passage le PJD a beaucoup perdu de sa crédibilité populaire. Ces formations politiques sont appelées à collaborer au vu des résultats attendus du nouveau quotient électoral (la majorité gouvernementale ne peut être constituée avec les deux ou trois premiers partis). Le Maroc a tout pour prétendre à faire partie des pays émergents. Les réformes engagées doivent aboutir pour atteindre cet objectif. Aussi, les conséquences désastreuses de la pandémie ou plutôt de la crise économique impose une réforme sociale avec comme toile de fond la généralisation de la protection sociale et de l’assurance maladie sur cinq ans.

Outre les volets économique et social, ces élections sont aussi importantes sur le point politique et diplomatique. Les récentes réactions et derniers succès de la diplomatie marocaine, face aux manigances de l’Algérie et aux manœuvres louches de l’Espagne et de l’Allemagne, rendent chaque Marocain fier de sa patrie et de ses institutions. De ce fait, renforcer davantage la bonne gouvernance ne peut que consolider cette image inédite d’un Maroc fort qui «ne se laisse pas marcher sur ses pieds» et qui défend son intégrité par tous les moyens tout en préservant ses partenariats avec des partenaires dignes de ce nom.

Ces élections se tiennent malgré les contraintes liées à la pandémie. Elles revêtent une importance particulière, alors que les rapports de force dans la région sont en train d’évoluer de manière substantielle, notamment entre le Maroc et l’Algérie.

Depuis un mois, le monde a les yeux rivés sur l’Afghanistan, vivant au rythme de la reprise en main du pays par les talibans et du désengagement américain, emblématique d’un changement de doctrine radical de l’oncle Sam. Pourtant, aux portes de l’Europe, se déroule une reconfiguration géopolitique essentielle, dont l’un des moments importants sera l’élection générale qui se déroule au Maroc ce 8 septembre, alors même que le Maghreb connaît de grands changements.

Le Maroc est en effet considéré par nombreux analystes comme le pays ayant su résister le mieux à la pandémie, se classant en tête du podium africain en matière de vaccination, plus de 60% de sa population cible ayant reçu au moins une dose. Sur le plan industriel, le royaume chérifien a vu ses exportations bondir et devrait franchir le cap symbolique de 10 milliards de dollars de valeur à l’horizon 2023, avec 700.000 véhicules produits par an, etc.

Mais c’est sur le plan diplomatique que les années 2020 et 2021 ont certainement connu le plus d’évolutions, contribuant à une hausse de tensions avec l’Algérie voisine, qui a conduit cette dernière à rompre de manière unilatérale ses relations diplomatiques avec le Maroc, le 24 août dernier.

Il faut dire que l’Algérie, voisine du Maroc, est aujourd’hui une puissance pétrolière et gazière durement affectée par la chute du baril depuis 2014 et dont le contexte politique est encore fragile suite aux mouvements de révolte du ‘’Hirak’’ qui ont conduit à la chute de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika début 2019.

Dans les urnes, le parti de la justice et du développement (PJD) et le parti authenticité et modernité (PAM) devraient être les principales formations politiques à concourir pour obtenir la majorité à la chambre des représentants. Quoi que des surprises peuvent venir du RNI du ministre et homme d’affaires Aziz Akhannouch ou encore du parti historique de l’Istiqlal.

Avec à sa tête l’actuel premier ministre du gouvernement Saad Dine El Othmani, le PJD, d’idéologie islamiste, remettra en jeu sa place de premier parti du pays depuis les premières élections législatives organisées suite à la réforme constitutionnelle de 2011.

Faut-il encore le rappeler, les élections du 8 septembre seront la troisième consécration de la nouvelle démocratie marocaine issue du printemps arabe des années 2010-2011. Tirant parti de cette révolution qui a ébranlé tous les pays maghrébins, le Maroc a entamé une refonte en profondeur de son système de gouvernance, qui a abouti à un relatif rééquilibrage des pouvoirs, en réduisant notamment les prérogatives du roi. A cet effet, depuis 2011, la constitution marocaine prévoit notamment que le chef du gouvernement soit nommé au sein du parti arrivé en tête aux législatives. De plus, le pouvoir du premier ministre marocain, bien qu’encore limité, s’est renforcé depuis 10 ans, lui conférant une marge de manœuvre de plus en plus importante concernant par exemple la nomination de la plupart des responsables publics.

Dans cette nouvelle configuration politique que les dynamiques sociales appelleront à évoluer, les élections marocaines semblent revêtir un enjeu majeur qui, au-delà du volet politique, touche également les secteurs social et économique.

AK

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