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Les femmes appelées à s’investir dans les médias au Gabon

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Deux jours durant, les femmes professionnelles des médias ont été formées pour une meilleure expression dans l’exercice de leur métier. La dernière journée du 16 novembre 2021 a été axée sur deux ateliers à savoir : « La responsabilité des journalistes dans la vie politique d’une démocratie » et « La représentativité de la femme gabonaise dans la presse écrite ».

Selon l’Organisation des nations-unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), si les femmes sont bien représentées dans les médias, il y a de fortes chances que le reste ait droit à la parole. Un accès équitable de la femme à la parole, dit-elle, est non seulement une source d’épanouissement pour elle, mais également un gain pour la démocratie. Il s’ensuivra une visibilité des femmes à travers la valorisation de leurs activités et donc, leur contribution au développement.

De prime abord, Claudette Eworet a parlé des journalistes comme acteurs à part entière du débat démocratique. Dans son exposé, elle a montré les équivoques et les nuances entre le pouvoir, et l’influence du journaliste qui est une nécessité en démocratie. Relevant l’implication de la femme dans le débat démocratique comme une condition  sine qua non, « parce qu’aujourd’hui on ne peut plus envisager un quelconque développement sans l’implication de la femme« , a-t-elle estimé.

Pour cette dernière, les femmes doivent s’engager, être édifiées et apporter une pierre à l’édifice de leur pays. De ce fait, elles doivent suivre l’évolution, s’intéresser et s’impliquer dans les débats politiques. Sur ce volet, elle a cité Albertine Koumba, Micheline Koumba et bien d’autres pionnières qui ont su oser.

Toutefois, Claudette Eworet garde espoir avec la nouvelle génération : « aujourd’hui nous avons l’avantage d’avoir plusieurs femmes dans nos rédactions qui ont besoin de repères. Il faut être cultivée, avoir des acquis, beaucoup lire afin de s’imposer. Car les hommes ne sont pas prêts à nous donner un quelconque pouvoir. Il faut que ça s’arrache« , a-t-elle conclu.

Prenant la parole, Martial Idoundou a fait le constat d’une minorité de femmes dans la presse écrite gabonaise. « Il y a même des rédactions où il n’y a quasiment pas de femmes. En discutant avec certaines journalistes, elles m’ont dit que c’est lié aux contraintes : la difficulté de concilier la vie professionnelle et la vie de famille, les risques du métier (très souvent les professionnels de la presse écrite subissent les actes de tortures), les questions de rémunération (la presse écrite au Gabon ne rémunère pas bien), les préférences des médias qui assurent la visibilité, notamment la télévision« , a-t-il fait savoir.

Le conférencier a relevé que le vœu de l’Unesco est que les femmes investissent dans les médias qui sont un moteur de développement. D’ailleurs, il a émis des propositions pour augmenter le nombre de femmes dans la presse écrite. Il a dit qu’il faut que « les femmes fassent le sacrifice de l’anonymat au profit de l’efficacité de la presse écrite. Il faut que les patrons de presse et les journalistes aient d’abord une convention collective pour une meilleure rémunération avec probablement des bonus pour les femmes qui acceptent de faire le sacrifice« .

Malgré leur faible représentativité, a-t-il ajouté, les femmes occupent des postes de responsabilité dans la presse écrite. Il y a aussi que les femmes ont choisi d’être patronnes d’entreprises de presse plutôt que employés dans les médias de la presse écrite. Au terme du séminaire, les femmes professionnelles des médias en formation les 15 et 16 novembre 2021 ont reçu leurs attestations de participation.

Chancelle BIKET ONANGA

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