Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’Étranger, Nasser Bourita a affirmé mercredi à Rabat, que le Plan de la mise en œuvre conjointe de « l’Initiative la Ceinture et la Route » (BRI) entre le royaume du Maroc et la République populaire de Chine est un outil complet pour le renforcement du partenariat bilatéral.
Ce plan met en place un cadre bien pensé, avec des principes clairs et des mécanismes solides, de même qu’il fournit un outil complet pour la gestion stratégique et le déploiement concret d’un partenariat global allant du dialogue politique à une coopération sectorielle transversale, a souligné M. Bourita dans une allocution lors de la cérémonie de signature de la convention relative au Plan, organisée par visioconférence.
Cette coopération, appelée à passer à un niveau supérieur d’engagement structuré, porte notamment sur les infrastructures, le commerce, les investissements, l’industrie, l’éducation, les sciences et technologies, le développement vert et la santé, a rappelé le ministre, notant que cette cérémonie est une opportunité de montrer la place de la Chine dans les priorités diplomatiques du royaume.
Il a, à cet égard, affirmé que le Maroc et la Chine, sous l’impulsion de sa majesté le roi Mohammed VI et du président de la République Populaire de Chine, Xi Jinping, sont entrés dans une nouvelle ère de leurs relations bilatérales. Précisant que l’amitié entre les deux pays est ancrée dans une longue et riche histoire d’échanges entre les peuples, de même qu’elle s’appuie sur des relations diplomatiques de longue date, qui remontent à 1958 et ne cessent de se renforcer depuis.
Au fil des années, les deux pays ont construit la confiance, tout en s’appuyant sur le respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de la solidarité active, a-t-il dit, soutenant que la visite royale historique en mai 2016 à Pékin a constitué un moment fondateur et a conduit à la signature de la Déclaration conjointe sur l’établissement du partenariat stratégique, par SM le roi et le président chinois. Ce document a donné un élan sans précédent à l’amitié Maroc-Chine, à travers des résultats tangibles, a-t-il fait observer.
Le ministre marocain a cité, à titre d’exemple, une croissance solide de 50% des échanges au cours des cinq dernières années (de 4 milliards de dollars en 2016 à 6 milliards de dollars en 2021), et une augmentation substantielle des investissements chinois, avec plus de 80 projets en cours dans tout le royaume, dont le mégaprojet de la Cité Mohammed VI Tanger Tech -initié en avril 2019 à Pékin, en marge du forum « Belt and Road ».
Il a aussi mis en évidence la progression multipliée par 20 du secteur du tourisme, suite à la décision royale d’exempter les citoyens chinois de l’obligation de visa (juin 2016) : 200 mille visiteurs chinois en 2018 contre 10 mille seulement en 2015.Tout comme il a également rappelé qu’en novembre 2017, le Maroc a signé le mémorandum d’entente sur le « Belt and Road », et est devenu le premier pays du Maghreb – et l’un des tout premiers en Afrique – à rejoindre l’Initiative.
Sur un autre registre, le membre du gouvernement marocain a souligné que loin d’être entravé par la pandémie, le partenariat stratégique scellé dès 2016 par SM le roi et le président chinois s’est avéré résilient, faisant observer que les défis sans précédent posés par la Covid-19 ont donné un nouvel élan à ce partenariat et démontré que la solidarité et la cohérence sont des composantes structurelles et durables de la relation entre les deux pays.
Il a, dans ce sens, fait savoir que le Maroc apprécie grandement la réactivité et la volonté des autorités chinoises de répondre aux besoins du royaume en matière d’achat d’équipements médicaux et de protection.
D’autre part, le Maroc s’est engagé, en tant que partenaire pionnier de la Chine, dans les essais cliniques du vaccin anti-Covid19, et a choisi de manière anticipative de s’appuyer largement sur le vaccin développé en Chine, dans le cadre de la gestion royale proactive de la pandémie, a-t-il poursuivi.
Fort de ce succès constant, le royaume a franchi une nouvelle étape en créant une unité industrielle pour la fabrication au Maroc du vaccin anti-covid-19, qui bénéficie d’un partenariat pionnier avec l’entreprise publique chinoise Sinopharm, a enchaîné M. Bourita.
« Cette unité contribuera à l’autosuffisance et à la souveraineté sanitaires du royaume, tout en consolidant celle du continent africain, et c’est là un autre aspect du partenariat entre le Maroc et la Chine« , a expliqué le ministre.
Par ailleurs, M. Bourita a indiqué que le partenariat entre le Maroc et la Chine tire également sa force de l’ouverture sur l’Afrique, notant que la convention signée prévoit explicitement une coopération triangulaire au bénéfice du continent. Le Maroc et la Chine s’emploieront à lancer et à mettre en œuvre conjointement des projets de coopération tripartite, visant à promouvoir le développement durable en Afrique, a-t-il précisé.
Il a assuré que le royaume jouera un rôle clé dans l’extension des bénéfices de la coopération vers les pays africains frères, pour lesquels le Maroc maintient un engagement fort, rappelant que cet engagement a été clairement exprimé par SM le roi Mohammed VI, lors du Sommet du Forum Chine-Afrique de 2015.
Le ministre a, en outre, souligné que l’initiative « la Ceinture et la Route » ouvre de nouvelles perspectives en matière de commerce et d’investissements, et apporte des opportunités supplémentaires conformes au Nouveau modèle de développement du royaume. Cette initiative bénéficiera également de l’apport dynamique du Maroc, à la faveur de sa stabilité politique, de son positionnement stratégique, de son ouverture économique, de son potentiel sectoriel et de sa connectivité, a-t-il soutenu.
M. Bourita s’est dit convaincu que cette initiative permettra de réaliser l’ambition commune du Maroc et de la Chine pour le développement de l’Afrique, créant ainsi une coopération Sud-Sud triplement gagnante.
Et de conclure que le Maroc, qui s’impose comme un pays africain, arabe et méditerranéen clé dans la mise en œuvre de « la Ceinture et la Route », est un partenaire aussi désireux que la Chine de faire de l’initiative « Belt and Road », une réussite de la coopération sud-sud.
Signée par M. Bourita et le vice-président de la Commission nationale chinoise de la Réforme et du Développement (NDRC), Ning Jizhe, la convention relative au « Plan de la mise en œuvre conjointe de la Ceinture et de la Route » vise à favoriser l’accès aux financements chinois prévus par l’initiative la Ceinture et la Route (Belt and Road Initiative –BRI) pour la réalisation de projets d’envergure au Maroc ou pour la facilitation des échanges commerciaux, l’établissement de joint-ventures dans différents domaines (parcs industriels, énergies, y compris énergies renouvelables).
Stéphane NGUEMA
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