Football : les Panthères du Gabon n’y arrivent toujours pas

Libreville, 26 mars 2024 (AGP) – Le réveil attendu après le revers subi contre le Sénégal (0-3) n’a pas eu lieu, lundi écoulé, suite au nul concédé face au Congo (1-1), au terme d’une rencontre au contenu encore très insipide.

Faudra d’abord rappeler aux adeptes des raccourcis faciles qu’on ne vient pas en sélection nationale pour apprendre à contrôler un ballon ou prendre l’information peu avant de se mettre en action. Le Gabon a certes mené au score avant d’être rejoint, mais au terme de la partie une évidence subsiste néanmoins : plusieurs joueurs convoqués n’ont clairement pas le niveau requis pour jouer chez les A. Hormis quelques rares exceptions nommées Eric Baboue, en milieu de terrain et Junior Aubyang en attaque, quoique très frêle, ont montré de belles promesses. Ce fut le désert pour le reste.

Le sélectionneur national, Thierry Mouyouma, devrait, après ces deux sorties sans relief, songer à mettre une pincée de lucidité dans son projet. Car, s’il est bien vrai que les supporters de l’équipe nationale du Gabon sont favorables à une reconstruction du groupe, ce chantier ne devrait pour autant pas être bâti avec des « coiffeurs » et autres joueurs « placardisés » en club, évoluant pour la plupart en troisième, quatrième, voire même cinquième division en France ou dans des pays (arabes) où le football s’apparente avant tout à du divertissement.

Ces deux matchs amicaux du Gabon face au Sénégal (0-3) et le Congo (1-1) ont, contrairement aux objectifs recherchés, plutôt exposé les carences et faillites d’une équipe où tout, ou presque, « est à refaire ». A commencer peut-être par les critères de sélection, dont il va falloir, à un moment donné, « durcir ». D’autant que le sport et particulièrement le football, vu la technologique utilisée ces dernières années par les staffs techniques, sur et en dehors des terrains, tend progressivement à devenir une « science exacte ».

Le jeu du Gabon n’aura très certainement pas la même saveur que celui produit par le Maroc ou le Sénégal en Afrique, mais à défaut d’avoir des joueurs extrêmement doués dans tous les secteurs, il ne sera pas inopportun de redéfinir la manière, du moins le style de jeu avec lequel le Gabon souhaite évoluer. Plusieurs alternatives s’offrent d’ailleurs au pays. Soit faire un retour en arrière, avec un meneur de jeu à l’ancienne, des joueurs de couloir comme ce fut le cas en 2012, ou miser sur un jeu de transition rapide comme le fait si bien à la perfection le Réal Madrid (Espagne). Il est certes adepte du jeu de possession, mais Thierry Mouyouma doit se mettre à l’évidence que cette philosophie de jeu nécessite au préalable des joueurs habiles techniquement. Une case, où seuls Kanga Guelor et Mario Lémina, peuvent cocher.

FE/FSS