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Le Comité de pilotage de la COPAC préoccupé par la situation des femmes et des filles en Afrique centrale

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Femmes et jeunes filles victimes de violences sexuelles en RDC (Archives).

Libreville, 28 Novembre 2023 (AGP) – Le Comité de Pilotage de la Coalition des organisations de la société civile pour la paix et la prévention des conflits en Afrique centrale (COPAC), présidé par Robert Mabala Kasongo Kuluki, a exprimé, récemment via un communiqué de presse, sa préoccupation en rapport avec la situation des femmes et des filles en Afrique centrale.

 Nous vous livrons l’intégralité dudit communiqué :

Communiqué de presse

«La situation des femmes et des filles en Afrique centrale »
dans le cadre de la Campagne internationale 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre à l’égard des femmes et des filles.

Le Comité de Pilotage,

Présidé par M Robert MABALA KASONGO KULUKI

Agissant en qualité de Conseil d’Administration de la Coalition des organisations de la société civile pour la paix et la prévention des conflits en Afrique centrale (COPAC) des 11 Etats membres de la CEEAC, notamment : l’Angola ; le Burundi ; le Cameroun ; le Congo ; le Gabon ; la Guinée Equatoriale; la République Démocratique du Congo; la République Centrafrique ;  le Rwanda ; Sao-Tomé et Principes et le Tchad;

Rappelant les traités internationaux relatifs aux droits de l’homme, notamment la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’Egard des Femmes, la Convention sur les droits de l’enfant ratifiés par l’ensemble des Etats-parties de la région.

Rappelant également la mission de la COPAC qui est de contribuer à la promotion de la paix, de la tolérance, de la lutte contre toute forme de violences, de la prévention, de la promotion et de la gestion pacifique des conflits au niveau local, national et régional en Afrique centrale

Veillant au respect de son Plan d’action 2023-2024 adopté par l’Assemblée Générale ordinaire tenue à Douala du 11 au 14 juillet 2023, en son Axe stratégique 4 portant sur « Femme, jeunesse, paix et sécurité » en application des plans, Résolutions des Nations Unies, de l’Union africaine et de la CEEAC.

Au regard des chiffres alarmants plaçant « l’Afrique comme la région du monde où les femmes ont le plus de risques d’être tuées par un partenaire intime ou un membre de la famille »[1], selon une étude de l’ONU Femmes publiée en 2019.

Selon le Document d’orientation de l’Union africaine[2] en collaboration avec le Fonds des Nations unies pour la population, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, et ONU Femmes sur la violence basée sur le genre en Afrique durant la pandémie de Covid 19 :

– « au Cameroun, une enquête réalisée en mai 2020 a révélé que près de 4 personnes interrogées sur 10 (35,8 %) déclarent avoir remarqué une augmentation de la violence dans leurs foyers respectifs. Les hommes comme les femmes déclarent qu’il y a une augmentation de la violence psychologique (16,4 %) ».

– « La République centrafricaine connaît une hausse de la violence basée sur le genre (VBG) depuis le début de la pandémie COVID-19, le signalement de blessures infligées aux femmes et aux enfants ayant augmenté de 69 %. Depuis avril, la VBG a augmenté[3] d’environ 10%, les viols de 27 % et les autres agressions de 45 %, selon un rapport de juin 2020 rédigé par des analystes criminels de la mission des Nations Unies pour la stabilisation en RCA (MINUSCA) » ;

Au Gabon, selon le rapport d’enquête nationale du Ministère de la Santé avec le Fonds des Nations Unis pour la population de mai 2016, les statistiques démontrent que le pays est fortement frappé par ce phénomène qui touche près de 7 personnes enquêtées sur 10 (tous sexes confondus 68,5%, soit 1711 sur 2500) ont été victimes d’au moins une forme de violence basée sur le genre (VBG) ;

En effet, près de 2 personnes sur 3 victimes des violences physiques (66,2%) sont des femmes. Cette tendance est même beaucoup plus accentuée concernant les violences économiques et sexuelles avec des femmes qui représentent respectivement plus de 9 victimes sur 10 (92,6% et 92,4%).

Qualifiées par l’ONU de « violation des droits humains la plus répandue mais la moins visible au monde »[4], les violences basées sur le genre affectent massivement les africaines. En 2018, une enquête de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) révélait que 65 % des femmes en Afrique centrale et 40 % en Afrique de l’Ouest ont subi des violences.

Réaffirmant la détermination de la COPAC à contribuer pour transformation de la situation des femmes et des filles en Afrique à l’horizon 2030 afin de créer des conditions favorables à la réalisation de la vision de l’UA, celle d’une Afrique intégrée, prospère et en paix, dirigée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène mondiale ;

Agissant en vertu de l’Article 27 de ses Statuts portant sur son rôle et ses missions, le Comité de Pilotage de la COPAC :

  1. Réitère sa profonde préoccupation quant à la situation des violences basées sur le genre à l’endroit des femmes et des filles qui portent atteinte aux droits de l’homme, à la démocratie, à la paix et à la sécurité, ainsi qu’au développement socio-économique, politique et culturel de la région ;
  2. Se félicite des efforts déployés par certains états membres de la CEEAC qui ont adopté des Lois et mis en place des mécanismes de protection, de prévention et de prise en charge des victimes des violences basées sur le genre à l’endroit des femmes et des filles; avec des plans nationaux de seconde génération « femmes, paix et sécurité », « jeunesse, paix et sécurité » ;
  3. Se déclare profondément préoccupée par la situation des femmes et des filles dans les pays en conflits, notamment la République Démocratique du Congo, le Cameroun, le Tchad, la République centrafricaine et tous les autres pays de la région où la faiblesse d’investissement des Etats pour protéger prévenir et prendre en charge expose les femmes et les filles aux féminicides
  4. Condamne les atrocités (violences sexuelles, viols, tueries) commises sur les femmes et les filles de manière récurrente depuis 1990 par les milices et groupes armés en République Démocratique du Congo
  5. Demande aux Etats membres de la CEEAC d’investir de manière conséquente et urgente dans la protection, la prévention et la prise en charge des violences basées sur le genre à l’endroit des filles et des femmes pour rompre avec la culture de la violence qui mine la région en aggravant les inégalités de genre tout en brisant des vies.
  6. Souligne l’impérative nécessité de l’accélération de la mise en œuvre des axes prioritaires du Plan d’action régional de la CEEAC sur la Résolution 1325 et connexes conformément à la réunion des ministres du Genre et de la Promotion de la femme des Etats membres de la CEEAC tenue à Brazzaville, le 11 décembre 2021 ;
  7. Exprime son soutien indéfectible aux efforts de Commission de l’UA et de la CEEAC au renforcement des Etats et des organisations de la société civile dans le cadre des politiques genres, femmes, jeunesse, paix et sécurité ;
  8. Souligne la nécessité d’organiser des consultations et des enquêtes pour palier au déficit de données et statistiques récentes sur la situation des violences basées sur le genre en Afrique centrale ;
  9. Réitère la nécessité comme stipulé par l’actuelle Campagne internationale d’une mobilisation de la pluralité d’acteurs nationaux, régionaux et internationaux pour des actions synergiques[5] produisant des effets à court et long terme en faveur de l’amélioration de la situation des femmes et des filles en Afrique centrale.
  10. Décide de demeurer activement saisi de la question.

 

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