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Diaspora : Adriana Bignagni Lesca et l’art lyrique

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Adriana Bignagni Lesca.

Libreville, 31 Octobre 2023 (AGP) – Installée à Bordeaux en France, depuis plusieurs années, Adriana Bignani Lesca est une gabonaise qui pratique le chant d’opéra, un art lyrique qui intègre, en plus du chant, la danse et la comédie.

Partie du Gabon, il y a quelques années pour intégrer une école de musique en France, Adriana Bignagni Lesca a fait ses premiers pas dans le chant d’opéra par hasard.

«Je suis rentrée en département chant et art lyrique pour une formation de plusieurs années (…) J’ai obtenu mon diplôme avec mention très bien, puis j’ai commencé à passer des auditions et des concours, au terme desquelles j’ai eu mon premier grand rôle à Budapest, en Hongrie, puis j’ai été finaliste à l’opéra de Paris (…) Mais, à la base J’étais venue au conservatoire pour apprendre à jouer du piano. Un jour, j’avais chanté sur l’une des œuvres d’Annie Flore Batchielillys en jouant du piano, et le directeur du conservatoire s’est intéressé à ma voix et m’a demandé de passer une audition dans le département chant et voix lyrique. A partir de ce moment-là, j’ai découvert l’univers de l’opéra», relate l’artiste gabonaise.

Elle avoue, ne pas avoir tout de suite trouvé ses marques dans ce métier si particulier, qui lui était totalement inconnue, car l’opéra est exercé par des chanteurs avec des voix puissantes.

Débutant dans ce domaine marqué par la rareté de chanteur d’opéra de l’Afrique francophone, elle a confié que son parcours ne s’est pas fait sans embûches. «J’ai été confrontée au racisme, mais je suis obligée de m’imposer. Lorsque l’on est débutant, on accepte beaucoup de choses, et puis la notoriété arrive, et aujourd’hui je n’accepte plus certaines choses», explique-t-elle.

De plus, la mezzo-soprano déplore l’attitude peu encourageante de ses compatriotes. «Chaque fois que je vois les autres pays arriver dans le milieu lyrique, ils sont encouragés et soutenus par leurs communautés, Malheureusement chez moi au Gabon on juge énormément, ce qui est une forme de discrimination que j’ai eu de mes propres frères gabonais. Je suis Nzébi de par mon père et Punu de par ma mère, donc gabonaise à part entière. »

Ayant fait quelques prestations au niveau du pays, à plusieurs reprises, Adriana souhaite promouvoir davantage la culture gabonaise à l’extérieur. «Je souhaiterai implanter l’art gabonais dans le monde entier. Il faudrait qu’il y ait cet échange culturel. Il ne faut pas que l’art des autres dominent sur le nôtre, raison pour laquelle j’ajoute toujours lors de mes représentations, une touche gabonaise, même si cette dernière ne faisait pas partie de l’œuvre», indique-t-elle.

Comme ses confrères, Adriana Bignagni plaide pour un organisme qui protège les droits des artistes au Gabon, des structures et des budgets pour créer un environnement adéquat, afin d’alimenter la culture gabonaise.

DT/FSS

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