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Cameroun : mort de John Fru Ndi à 81 ans

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LIBREVILLE, 13 juin (AGP)- L’homme politique camerounais John Fru Ndi, opposant historique au président Paul Biya, est décédé dans la nuit du lundi 12 juin, à Yaoundé, à l’âge de 81 ans, des suite d’une longue maladie. L’annonce a été faite par Joshua Osih, premier vice-président du parti, dans un communiqué, renseigne RFI.

Alors que le congrès de son parti, les 28, 29 et 30 juillet 2023, devait acter son retrait définitif de la vie politique, l’opposant John Fru Ndi a tiré sa révérence dans la nuit du lundi 12 juin 2023. Ancien militant du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), John Fru Ndi démissionnera de ce qui était alors le parti unique pour lancer en mai 1990, le SDF.

Né en 1941 à Baba II, un village du Mezam, près de Bamenda, dans l’actuelle région du Nord-Ouest, John Fru Ndi part étudier au Nigeria, puis revient à Bamenda où il exerce plusieurs professions dont celle de libraire. À la fin des années 1980, il fait ses premières armes en politique sur une liste RDPC, à l’époque parti unique.

À presque 50 ans, il participe à la création du Social Democratic Front (SDF). Il n’est pas le premier choix, mais accepte d’en prendre la présidence, malgré les risques. Le 26 mai 1990, à Bamenda, le rassemblement inaugural du nouveau parti est réprimé dans le sang.

Fru Ndi se forge l’image d’un leader courageux qui ne recule pas. Son aura dépasse alors les régions anglophones. Il devient populaire dans les régions de l’Ouest et du Littoral où se trouve la capitale économique Douala.

Durant les années 1990 et 1991, marquées par le mouvement des villes mortes, jusqu’à la première présidentielle pluraliste de 1992, il représente l’espoir pour ceux qui veulent le changement autour du slogan «Biya must go / Biya doit partir ».

Déclaré perdant, John Fru Ndi conteste les chiffres officiels qui le donnent second à la présidentielle de 1992. Il boycotte la présidentielle de 1997. Il se présente à nouveau contre Paul Biya en 2004. Puis, une nouvelle fois, en 2011, sa dernière campagne.

Au fil des ans et de choix contestés au sein de sa formation et de sa base électorale, son poids politique s’étiole. Parce qu’il veut dialoguer avec le pouvoir, parce qu’il veut être le leader officiel de l’opposition, il n’est plus perçu comme assez radical. Des militants se déportent vers le MRC. John Fru Ndi a gardé la tête de son parti durant 33 ans, jusqu’à sa mort.

AL/DT/FE

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