Libreville, 12 juin 2023 (AGP) – Le cinéma et l’audio-visuelle gabonais sont au cœur des débats pour redynamiser le secteur en perte de ses lettres de nobles, à l’occasion du grenelle du cinéma gabonais. La thématique sur le «Soutien public à la production : expériences étrangères et implémentation local », a suscité des recommandations à l’endroit des producteurs et des interpellations vis-à-vis de l’État à plus d’engagements.
Les panélistes et les participants ont échangé sur cette question du soutien public à la production. Par définition ou explication, le soutien public à la production fait référence aux fonds d’incitation fiscale pour soutenir et encourager les entreprises à investir dans le secteur cinématographique.
À cet effet, l’État gabonais a créé une redevance audiovisuelle et cinématographique qui, malheureusement, pour le constater, est loin des résultats escomptés. Le secteur est en difficulté d’où l’importance pour le ministère de la Communication d’organiser des assises à l’issue desquelles des recommandations de ces échanges seront portées à la table du ministre de tutelle.
«Nous devons développer un environnement qui permet de mettre en pratique ce qui relève de production et surtout de la diffusion en tenant compte du numérique car, il y a des enjeux derrière ce métier. Internet est vaste, nous ne devons plus nous limiter sur notre territoire, de la même manière nous recevons du contenu des autres, nous avons la possibilité de faire autant», a expliqué Imunga Ivanga, paneliste, par ailleurs cinéaste.
Précisant tout de même que : «ce qui compte aussi, c’est la qualité de ce que nous allons proposer. Nous avons besoin d’un accompagnement de production et savoir qu’il y a des niches fiscales localement, s’inscrire dans les co-productions inter état pour réduire les coûts, et les partenaires. Notamment l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et les pays comme le Maroc qui viennent en complément au soutien de la production cinématographique et audiovisuelle. »
À la phase des questions réponses, l’une des préoccupations des participants, du moins des producteurs, était l’absence de concurrence des chaînes de télévision pour diffuser leurs productions. Ils estiment que le fait que la première chaîne de télévision gabonaise soit seule à être apte à acheter ou à diffuser les productions limiterait leurs champs de visibilité en cas de refus par ce média public.
Il serait souhaitable, selon eux, que le marché soit ouvert aux médias privés pour plus de possibilités, ce qui leurs inciterait à produire davantage. Le directeur général de la première chaîne nationale, Ali Renald Radjoumba, en réponse à cette préoccupation, a indiqué qu’il est disposé à travailler avec les producteurs locaux, mais malheureusement, ils sont moins nombreux à solliciter une collaboration.
Le soutien à la production cinématographique et audiovisuelle dans le pays est une question fondamentale pour le développement du secteur et des acteurs. Vivement que ces contributions puissent retenir l’attention du ministre de tutelle et porter des fruits et non l’inverse.
TYM/CBO/FSS
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