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Boxe : « Je suis revenu participer à la renaissance de notre discipline » (Bonaventure Nzigou Mamfoumbi)

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Le Président de la Fégaboxe, Bonaventure Nzigou Mamfoumbi.

Libreville, 4 mai 2023 (AGP). Nouvellement élu à la tête de la Fédération gabonaise de boxe (Fégaboxe), Bonaventure Nzigou Mamfoumbi a fait le choix de l’Agence gabonaise de presse (AGP) pour cet entretien exclusif dans lequel il aborde, sans détour, toutes les questions liées à son retour sur la scène sportive au Gabon, sa vision pour la boxe et le boxeur gabonais, dont il a promis mettre au cœur de son projet.

Agence Gabonaise de Presse : Quelles sont les véritables raisons de votre retour à la tête de la Fégaboxe, quasiment vingt ans après votre départ ?

Bonaventure Nzigou Mamfoumbi : « Je voudrai avant tout, vous remercier de l’opportunité que vous me donnez de m’exprimer au lendemain de mon élection à la tête de la Fégaboxe. Cela dit, pour répondre à votre question, sachez que je suis revenu pour participer à ma manière, à la renaissance de notre discipline sportive. En tant que républicain, j’ai estimé qu’une discipline comme la Boxe qui est l’une des disciplines d’identification et qui faisait jusqu’à présent la fierté des Gabonaises et Gabonais, ne pouvait continuer de rester dans les ténèbres. C’est donc par conscience républicaine que je suis revenu à la tête de la fédération, après plusieurs sollicitations de certains athlètes, encadreurs et autres dirigeants de la boxe ».

En 2021, vous étiez déjà candidat avant de vous retirer. Pourquoi ?

« Je pense que nous ne pouvions aller à une élection dans des conditions nébuleuses. Les dispositions légales n’étaient pas respectées, je ne pouvais donc cautionner, à travers ma candidature, une telle élection. Le temps nous a donné raison étant donné que l’élection avait été décriée et annulée par l’instance faitière. C’est donc sur la base de ces irrégularités constatées que j’ai dû retirer ma candidature en 2021 car, je suis avant tout, un légaliste ».

Que comptez-vous faire pour rattraper ce temps perdu ?

« Dans l’immédiat, organiser une diplomatie sportive. C’est-à-dire, rencontrer les autorités du pays, en tête desquelles, le ministre des sports, le Comité national olympique du Gabon (CNOG) et les autres institutions du pays, afin de les rassurer de ce que la boxe va revivre et que nous sollicitons de leur part, un appui et un certain nombre de facilités qui puissent concourir à la renaissance de notre discipline. Ensuite, il va falloir relancer la compétition, notamment le championnat national que nous comptons organiser dans les jours qui suivent. Enfin, faire en sorte que la boxe chez nous, devienne la plaque tournante du sport d’Afrique, en organisant des compétitions internationales. Nos objectifs seront également de redonner de l’envie au public d’assister à nos compétitions, par le relèvement du niveau de nos tournois et championnats, et ensuite recadrer un certain nombre de comportements afin que tout le monde regarde dans la même direction. Donc, le rassemblement reste l’un des éléments essentiels de ma mission ».

Les Jeux Olympiques de Paris 2024, en France, arrivent à grands pas. Avez-vous un plan pour que le Gabon y soit représenté en boxe ?

« Comme je le disais tantôt, très rapidement, nous allons organiser le championnat national, pour détecter. Ensuite, un regroupement de l’ensemble de ces talents que nous allons observer ; avec la possibilité de faire des petits tournois à travers la sous-région pour leur préparer à la haute compétition. Quoiqu’il en soit, nous avons tout un programme pour relancer l’équipe nationale et qualifier un certain nombre de boxeurs pour les prochains Jeux olympique. C’est l’objectif principal« .

Vous avez été élu à l’unanimité par les cinq délégués présents lors du vote. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

« Etre élu à l’unanimité est un signe de confiance. C’est également une façon de vous mettre devant vos responsabilités. Mais je vais surtout retenir que c’est une façon de regarder dans la même direction. Nous n’avons pas été divergents avec les ligues et cela me réconforte de savoir qu’elles aussi, voient en moi, la personne la plus indiquée pour sortir notre discipline des sentiers battus. C’est pourquoi je prends à nouveau l’engagement de ne pas les décevoir et de faire en sorte que la boxe retrouve ses lettres de noblesse« .

Monsieur Olivier Moussavou a indiqué au cours d’une conférence de presse qu’il déposerait un recours pour contester votre élection. Que répondez-vous à cela?

« Je dois vous avouer que je suis un peu étonné de la tenue de cette conférence de presse. Car, pour contester une élection, il faut avoir qualité. Que je sache, le Comité national olympique du Gabon ne reconnait pas son bureau. Tout comme le ministre des sports qui, sauf à me démentir, n’a jamais reçu monsieur Moussavou en tant que président de la Fégaboxe. Les instances faîtières que sont, l’Association internationale de Boxe amateur (AIBA) et la Confédération africaine de boxe (AFBC) n’ont jamais reconnu ce bureau. Alors, en qualité de qui parle-t-il ? N’oublions pas que les conventions internationales sont au-dessus des lois nationales. Donc, inutile de parler de souveraineté quand vous avez signé des conventions internationales. Je ne pense pas que la Confédération africaine se soit improvisée en venant superviser cette élection. Nous n’avons aucun intérêt à pénaliser les boxeurs comme cela a été le cas depuis deux ans. C’est pourquoi j’invite simplement monsieur Moussavou à me rejoindre pour œuvrer en faveur de la renaissance de la boxe au Gabon, plutôt que d’insister dans cette ignominie ».

Relancer la boxe dans notre pays va sans doute nécessiter de gros moyens. Êtes-vous prêt ?

« Tout seul, cela va être en effet difficile. C’est pourquoi je demande la participation de chacun afin que ce challenge puisse être le meilleur. Pour ma part, je ne ménagerai aucun effort et nous nous battrons pour attirer des sponsors, en plus de convaincre le ministre des sports d’adhérer à notre projet. Il est difficile de penser que nous aurons tous les moyens nécessaires, mais nous n’allons non plus penser que nous n’aurons rien. C’est pourquoi, nous comptons être prêts à réaliser des choses avec le minimum que nous aurons ».

Vous dites, cette fois-ci, mettre le boxeur au centre de votre action. Ce qui, selon certains observateurs, n’avait pas été le cas par le passé. Est-ce pour vous le mandat du rachat ?

« Je confirme que je mettrai le boxeur au centre de mon action. Pour preuve, le bureau que je conduis est constitué de plusieurs anciens boxeurs. Et, il faut dire que ce qui m’a été reproché par le passé, c’est surtout ma rigueur. Ce qui, pour moi, est l’une des conditions pour la réussite de toute action. A l’époque, quand nous sommes arrivés, nous avions trouvé une discipline en lambeau. Nous y avons mis rigueur et discipline et, nous avons réussi. Nous maintiendrons la discipline et essayerons de mieux manier le bâton et la carotte pour corriger cette rigueur jugée parfois excessive de notre part« .

Que prévoyez-vous pour le boxeur concrètement ?

« Je vais discuter avec le Comité national olympique afin que le boxeur amateur ait un statut. Il est important de faire en sorte que le boxeur ait des droits en plus des devoirs. Que l’on sache que lorsqu’il monte sur un terrain de boxe, voici ce qu’il gagne en dehors de la médaille. Car, ils ont également des familles à nourrir. C’est pourquoi je me réjouis de ce que le ministre des sports a introduit à l’Assemblée nationale, une loi visant à préparer l’après sport, pour nos sportifs de haut niveau. Et nous nous battrons pour que les choses aillent dans le sens de cette loi »

Nombreux évoquent la question d’une possible incompatibilité entre votre fonction de député et celle de président de la Fégaboxe aujourd’hui. Que répondez-vous ?

« J’ai appris en effet que je devais être disqualifié à être candidat. Mais je voudrais déjà rappeler qu’en tant qu’ancien président de la fédération, j’en suis membre de droit. Et je pense que s’il y a quelqu’un qui peut prétendre être qualifié et outillé pour être candidat, c’est bien un ancien président. S’agissant d’incompatibilité, je voudrais inviter les uns et les autres à relire la loi. Il n’y a pas incompatibilité lorsque vous assurez une fonction non rémunérée. L’incompatibilité qui frappe le député c’est lorsqu’il s’agit d’un emploi rémunéré. Pour le cas qui nous concerne, le président de la fédération n’est pas une fonction rémunérée. Donc, il n’y a pas un double emploi. Il s’agit à la limite du social ou du bénévolat que nous voulons faire. Nous avons déjà eu chez nous, un député président de la fédération de Judo plusieurs années durant. C’est dire que nous n’inventons pas la roue« .

Propos recueillis par FE/WM/FSS

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