Libreville, 27 Avril 2023 (AGP) – Le ministre gabonais de la Culture et des arts, Max Samuel Oboumadjogo, a été auditionné, ce jeudi à Libreville, sur le projet de loi relatif au statut particulier des artistes et acteurs culturels, par les députés membres de la Commission de la Santé, de l’Education, des affaires sociales et Culturelles.
Après son adoption, le 14 avril dernier au Sénat, le projet de loi relatif au statut particulier des artistes et acteurs culturels continue de suivre son parcours normal avant sa promulgation. Ce jeudi, le ministre de la Culture et des arts a été auditionné par les députés membres de la commission des affaires sociales et culturelles.
Dans son plaidoyer en faveur des artistes gabonais, Max Samuel Oboumadjogo, s’est questionné sur la condition des acteurs culturels du pays. «L’artiste vit-il bien au Gabon? Avez-vous le sentiment qu’une fois le rideau de sa célébrité folklorique baissé, l’artiste gabonais soit véritablement heureux de sa condition?», s’est-il interrogé.
Devant les députés, le membre du gouvernement a réaffirmé que le projet de loi défendu vise à doter l’artiste et l’acteur culturel d’un statut juridique dans le but d’une amélioration véritable de leurs conditions professionnelles et sociales.
«Si votre réponse à ces questions est «oui», tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, applaudissez l’artiste, oubliez-le et passez à autre chose. Mais, si votre réponse consiste à reconnaître que l’artiste gabonais est un cas de conscience accablant pour nous tous, vous avez aujourd’hui, comme les Sénateurs, il y a quelques semaines, la responsabilité de réconcilier les notions de talent, de mérite et de dignité dans la reconnaissance du travail des acteurs culturels», a ajouté Max Samuel Oboumadjogo.
Pour lui, ces artistes «n’attendent pas l’aumône, ils la répugnent au contraire. Refusant foncièrement la pitié, les artistes et producteurs culturels gabonais craignent surtout que leur clap de fin ne les surprenne dans l’indigne précarité de leurs conditions de vie», a-t-il insisté.
Présents massivement à cette audition comme ce fut le cas au Sénat, il y a plusieurs semaines auparavant, nombre de ces artistes ont tenu à accompagner le membre du gouvernement, lors de cet exercice républicain, en espérant, que le mauvais sort lié au noble métier qu’ils ont choisi d’exercer sera conjuré par l’importante décision attendue que les députés prendront concernant leur statut, et qui engagera leur avenir.
Cette mobilisation des acteurs culturels à l’Assemblée nationale démontre, selon eux, à suffisance que «désormais les artistes ne vont plus rien laisser passer en ce qui concerne leur secteur d’activité. Monsieur le ministre est quelqu’un qui vient de ce milieu, et en lui nous nous sommes retrouvés et il a su toucher là où il fallait toucher. Il était temps que quelqu’un se lève et décide que les artistes, que nous sommes, puissions vivre de notre art. C’est pour notre bien et nous nous sommes rassemblés pour qu’il sache que nous l’accompagnons jusqu’au bout», a assuré la chanteuse Audrey.
«Il était important pour nous, de nous mobiliser ce jour pour soutenir notre ministre qui prend à bras le corps nos problèmes à résoudre dans ce domaine en partant même de la souche. Nous saluons cette démarche inédite du ministre de la Culture qui est un des nôtres. Avec nos aînés, et même les plus jeunes, nous comprenons que finalement c’est ici que se passe le véritable combat que nous menons depuis plus de 30 ans déjà. Le ministre Max Samuel Oboumadjogo a voulu d’abord commencé par le début, l’adoption de la loi, avant de parler des droits d’auteur, et autres», a, pour sa part, fait savoir Landry Ifouta.
Présenté par le ministre de la Culture et des arts, Max Samuel Oboumadjogo, ce projet de loi avait été adopté le 20 janvier 2023 en conseil des ministres, présidé par le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba. Une avancée significative qui devrait consacrer à l’artiste un cadre juridique propice à son émancipation.
FSS/FSS-AGP
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