Oyem, le 09 Janvier 2023 (AGP) – Un modèle de réinsertion sociale est mis en œuvre à la prison central d’Oyem, depuis près d’une année, sous l’impulsion du commandant Jean Pierre Mavoungou, le directeur de cette maison d’arrêt, a constaté le bureau local de l’AGP. (Reportage)
Il s’agit d’un programme d’agriculture maraîchère dont sont intégrés des prisonniers et qui s’étend sur une superficie de près d’un hectare sur laquelle des détenus, préalablement sélectionnés, s’adonnent chaque jour à cette activité génératrice de revenu.
Pour ces prisonniers, il s’agit également d’une occasion de sortir de la promiscuité du milieu carcéral et respirer un semblant d’air de la liberté chaque jour.
Ce programme, qui a pour objectif de donner aux prévenus des outils qui permettent leur insertion ou réinsertion dans la société après leur séjour en détention, la prison n’étant pas une fatalité, le projet du commandant Mavoungou suscite beaucoup d’espoir et d’admiration, il n’enregistre aucun couac à ce jour.
Selon le directeur de la prison d’Oyem, il s’agit là d’un projet des plus hautes autorités de la République, en tête desquelles le président de la République chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba qui a instruit Mme la ministre de la Justice de mettre en place des politiques de réinsertion dans les établissements pénitentiaires. Lesquelles politiques devraient participer à la lutte contre la récidive.
«Et c’est pour cela qu’à son tour le Commandant en chef de la sécurité pénitentiaire, Jean Germain Effayong Onong, a relayé ces instructions à chaque responsable de maison d’arrêt de créer des activités qui rentre dans le cadre de la réinsertion sociale des détenus, en fonction de leur milieu socio-économique. Et c’est pour cette raison qu’à Oyem, nous avons mis en place ce programme maraîchère qui est le projet phare, auquel se greffe la pisciculture et l’élevage avicole et celui des lapins», explique Jean Pierre Mavoungou. Ajoutant que sa grande satisfaction serait de voir tous les jeunes gens retenus pour prendre part à ce projet, se reconvertir dans l’agriculture maraîchère et ainsi apprendre ou réapprendre à jouer un productif dans la société et gagner le respect et la confiance de leurs familles respectives, une fois libérés des chaînes de la captivité.
Pour le moment, chaque matin, c’est allègrement que les prévenus et heureux élus, venus des cinq départements que compte la province du Woleu-Ntem, sont transportés par les services pénitentiaires sur le site de leur activité qui jouxte l’Ecole nationale de développement rural (ENDR) d’Oyem au quartier Angone, dans le premier arrondissement.
Sur le site que traverse une rivière qui permet des facilités pour l’arrosage des plantes, ils sont ensuite répartis en petits groupes pour y cultiver pêle-mêle le folong, le choux, l’aubergine, la tomate, la laitue, etc., qui sont par la suite écoulés sur les marchés de la place.
«Vous savez, je fonde l’espoir de voir ces jeunes gabonais gagner honnêtement leur vie en faisant du maraîcher qu’ils pratiquent déjà ici, leur gagne-pain car, l’agriculture qui est un métier comme un autre, fait bel et bien vivre son homme et il n’y a aucune honte à vivre de son métier», poursuit le commandant Mavoungou qui n’a de cesse de recevoir les félicitations des autorités politico-administratives et surtout judiciaires de la province pour son initiative fort louable, notamment le gouverneur Jules Djeki, dont la dernière visite sur le lieu remonte au mois d’août dernier.
Les populations ne sont pas en reste de leur côté, car selon des informations concordantes, les Oyemois, y compris les commerçantes, se rendent en nombre chaque samedi à la prison centrale d’Oyem pour acheter des légumes à moindre coût, car c’est une quantité non négligeable qui est produite par le jardin maraîcher d’Angone. Le directeur de la prison, à l’avenir, envisage des points de vente fixes, afin d’écouler au quotidien les légumes produits par les jardins plantés par les prisonniers d’Oyem.
«L’un de mes neveux emprisonné depuis bientôt deux ans pour vol aggravé, travaille dans ces jardins. Nous voulons, qu’une fois libéré dans quelques mois, il s’installe à son compte pour faire du maraîcher. Nous sommes disposés à le soutenir s’il écoute nos conseils», confie cette femme qui a requis l’anonymat.
Notons que ce programme est réalisé avec le concours du programme des Nations unis pour l’alimentation (FAO).
EMM/FSS
Commentaires