LIBREVILLE, 22 déc.(AGP)- La Conférence des Nations unies sur la biodiversité à Montréal, aussi appelée COP15, a adopté lundi le principe d’un cadre mondial pour la biodiversité, une feuille de route de 23 objectifs pour tenter d’enrayer la destruction de la nature d’ici 2030.
Après quatre années de négociations difficiles et dix jours de marathon diplomatique, plus de 190 États sont parvenus à un accord historique en faveur de la biodiversité sous l’égide de la Chine, présidente de la COP15.
Les pays du monde entier ont donc adopté lundi un accord historique à Montréal (Canada) pour tenter d’enrayer la destruction de la biodiversité et de ses ressources, indispensables à l’humanité. Ce « pacte de paix avec la nature », appelé « accord de Kunming-Montréal », vise à protéger les terres, les océans et les espèces de la pollution, de la dégradation et de la crise climatique.
Les pays se sont mis d’accord sur une feuille de route visant notamment à protéger 30 % de la planète d’ici 2030 et à porter à 30 milliards de dollars l’aide annuelle pour la biodiversité dans les pays en développement.
« L’accord a été adopté », a déclaré Huang Runqiu, le président chinois de la COP15, cité par Euronews, lors d’une séance plénière organisée en pleine nuit, avant de laisser retomber son marteau sous les applaudissements nourris des délégués.
« Nous avons ensemble franchi un pas historique », s’est félicité Steven Guilbeault, le ministre de l’Environnement cité par la même source. Ce membre du gouvernement canadien a dû accueillir le sommet après que la Chine a renoncé à le tenir en raison de sa politique « zéro Covid ».
La création d’aires protégées sur 30 % de la planète, la plus connue des 23 mesures adoptées, est présentée comme l’équivalent pour la biodiversité de l’objectif de Paris de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C. À ce jour, 17 % des terres et 8 % des mers sont protégées.
Le texte donne également des garanties pour les peuples autochtones, gardiens de 80% de la biodiversité subsistante sur Terre, propose de restaurer 30% des terres dégradées et de réduire de moitié le risque lié aux pesticides.
Et pour tenter de résoudre la question financière toujours brûlante entre le Nord et le Sud, la Chine propose par ailleurs d’atteindre « au moins 20 milliards de dollars » d’aide internationale annuelle pour la biodiversité d’ici 2025 et « au moins 30 milliards d’ici 2030 ».
A noter, la déception des pays africains, sur les financements qui augmentent, mais qui ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. D’ailleurs, après les applaudissements qui ont suivi l’accord, rapporte RFI, il y a eu un moment de tension. La République démocratique du Congo a dit en effet son opposition à cet accord en raison de l’absence d’un fonds dédié pour les pays du Sud. C’était une des grandes demandes. Elle a dénoncé un « manque d’ambition » financière alors que la RDC notamment, et les pays du bassin du Congo, vont devoir dépenser beaucoup d’argent pour protéger la biodiversité dans leurs espaces naturels. Le Cameroun a parlé de « passage en force ».
Sources : Euronews et RFI
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