MOUILA (sud), 16 Nov. (AGP) – A Mouila, chef-lieu de la province de la Ngounié et ses environs, les décharges des ordures ménagères sont devenues depuis un bon bout de temps des lieux d’approvisionnement de certaines catégories de personnes vivant dans la précarité.
De jour comme de nuit, adultes, enfants, personnes du troisième âge, débiles mentaux, surtout ceux qui vivent dans la totale précarité ont pour lieux d’approvisionnement en nourriture et autres ‘‘biens précieux’’, les poubelles et décharges publiques.
Des endroits qui ne sont pas seulement ‘‘utiles’’ pour l’alimentation, car d’autres catégories de personnes vivent des objets de récupération, qui une fois transformés, reviennent sur le marché et font le même cycle de vie en transitant par les foyers.
Si le fait que des malades mentaux écument les poubelles à la recherche de nourriture se comprend, le cas de personnes valides et en bonne santé mentale suscite l’étonnement dans cette ville agricole.
Alain, vivant de plantations, mais riverain de la décharge de la cité SNI (société nationale immobilière) dans le premier arrondissement de la ville de Mouila déplore « le spectacle qu’offre certains concitoyens plus ou moins bien-portants qui passent leur temps à écumer les poubelles alors qu’ils peuvent se servir de leurs bras pour faire un retour à la terre et devenir indépendants ».
«Nous ne devrions plus vivre en dessous du seuil de pauvreté avec la richesse que possède le pays, ne fusse qu’avoir accès aux services sociaux de base », a-t-il déclaré ébahi.
Les pouvoirs publics devraient avoir un regard assidu envers cette frange de population dépourvue de tout, en revoyant sa «politique sociale», pense-t-il.
D’aucuns pensent que les poubelles visitées et passées au peigne fin par des animaux domestiques, dont les chiens errants entre autres bestioles, sont des bassins de microbes pouvant véhiculer des maladies aux conséquences incalculables et où tout peut dégénérer. «De passage un jour à bord de mon taxi, un chien donnant l’air d’un enragé s’est mis à poursuivre un enfant venu vider sa brouette pleine d’ordures et s’est ensuite intéressé à la fouille dans cette décharge, je suis vite descendu du véhicule pour le secourir au risque de se faire mordre. Ce cabot pensait être gêné dans sa recherche de nourriture», a témoigné Julien, chauffeur de taxi dans la commune.
En attendant l’action publique, ce phénomène démontre aussi un faible engagement citoyen dans une ville qui ne cesse de s’agrandir et où la solidarité d’antan n’est plus observée envers les personnes vulnérables.
IPK/JPM/CSAM/CEM/LPM
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