Libreville, 11 novembre 2022 (AGP)-Malgré l’urgence et les appels incessants à agir, les émissions de CO2 dues aux énergies fossiles continuent de progresser en 2022 au lieu de diminuer. Un record sera atteint avec une hausse de +1 % d’ici la fin 2022 « pour atteindre 36,6 milliards de tonnes, soit un peu plus que les niveaux de 2019 avant le Covid-19 », indique une étude dévoilée vendredi 11 novembre à la COP27, en Egypte.
Les émissions de CO2 produites par la consommation d’énergies fossiles, à savoir, pétrole, gaz ou charbon, vont dépasser en 2022 leur niveau record, après le trou d’air dû au Covid-19, selon une étude de référence publiée ce vendredi à la conférence internationale sur le climat qui se tient en Egypte depuis le 06 novembre et dont les travaux sont prévus s’achever le 20 du même mois.
Les émissions totales de ce gaz à effet de serre, principal responsable du réchauffement, incluant celles produites par la déforestation, vont presque retrouver le niveau de 2019, ne laissant à ce rythme qu’une chance sur deux d’éviter de dépasser un réchauffement de 1,5°C dans neuf ans, selon les scientifiques du Global carbon project.
Les émissions de CO2 d’origine fossile « devraient augmenter de 1% par rapport à 2021, pour atteindre 36,6 milliards de tonnes, soit un peu plus que les niveaux de 2019 avant le Covid-19 », selon leurs calculs.
Cette hausse est portée principalement par l’utilisation du pétrole (+2,2%), avec la reprise du trafic aérien, et du charbon (+1%).
Les émissions dues au charbon, en décroissance depuis 2014, devraient croitre de 1% et retrouver voire dépasser leur niveau record de cette année là. Ce sont 40,6 gigatonnes, soit 40,6milliards de tonnes de CO2 en plus injectées dans l’atmosphère en 2022.
La baisse de 2020, à la suite des confinements et de la pandémie, a donc bien été une exception, comme l’explique Philippe Ciais, membre du Global carbon project cité par RFI, qui établit cet inventaire des émissions.
Cependant, la tendance est en baisse en Europe. Par contre, une augmentation inquiétante aux Etats-unis est attendue pour au moins un an. En Chine, en revanche, les émissions ont doublé depuis 2015. En 2022, on constate une diminution drastique. Toutefois, Philippe Ciais, nuance qu’il est difficile de savoir si les émissions en Chine vont se stabiliser ou si elles vont continuer à varier avant de baisser.
Pour cela, qu’il s’agisse de la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine, la crise énergétique et leurs conséquences sur les émissions ne permettent pas de faire des prévisions pour les années à venir.
Cependant, la marge de manœuvre se réduit. Ainsi, il ne reste que 380 gigatonnes de CO2 à émettre pour atteindre 1,5°C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle. À cette allure, la limite de 40 milliards de tonnes annuelles sera atteinte dans 9 ans.
AL/JP/VEM/FE (sources RFI et TV5 monde)
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