Minvoul : l’unique boulangerie a fermé ses portes

Les populations de Minvoul, le chef-lieu du département du Haut-Ntem (Nord), sont privées de leur traditionnel pain frais et croustillant, et pour cause : la boulangerie qui produisait le pain sur place depuis 2015 a cessée ses activités depuis bientôt trois semaines.

Depuis environ un an, M. Emad Doghmann, le propriétaire de ladite boulangerie, annonçait son intention de fermer sa boulangerie en raison de nombreuses difficultés qu’il rencontrait dans l’exploitation de celle-ci, dont la faiblesse du rendement de celle-ci.

«Vous comme tout entrepreneur, j’ai ouvert cette boulangerie avec l’espoir d’engranger des bénéfices, or je ne gagne pratiquement rien, car pour cela il faut qu’une boulangerie produise au minimum 3500 pains, soit dix sacs de farine. Or, moi je ne produit que 1300 pains par jour, ce qui correspond à 4 sacs de farine. De plus, lorsqu’il y a pénurie de gasoil à la station-service de Minvoul, ce qui arrive très souvent, je suis obligé de le faire venir à mes frais d’Oyem», confiait-il alors au bureau local de l’AGP, ajoutant qu’il en était également pour la farine.

M. Doghmann soulignait également le manque de soutien des autorités face à la concurrence venue de Bitam. Il pointait du doigt, en outre, la charge fiscale qui est la goutte d’eau qui, cette année, a fait déborder le vase, l’obligeant ainsi de partir cette année.

L’homme dit ne bénéficie du soutien ni des autorités locales, ni des hommes politiques du département.

«Quelques jours avant, alors que la moto-car revenait de la route de Kom pour la vente quotidienne de pain, le conducteur s’est vu sommé de payer 10.000 frs par le chauffeur du Président du conseil départemental du Haut-Ntem, alors que d’habitude nous payons 1000 frs par jour sur cet axe routier», nous a-t-il confié disant être allé porter ces faits à l’attention du président de l’institution qui n’a trouvé rien à redire.

En définitive, depuis plusieurs semaines, les populations de Minvoul sont privées de cet aliment de base, le pain. Elles qui ne peuvent pas, comme les autorités, commander du pain chaque jour à Oyem par le biais des transporteurs routiers. Vivement l’implication des hommes politiques dans ce dossier pour l’intérêt des habitants du département du Haut-Ntem.

Ernest Mvie Mendame