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Une dame interpellée pour détention illégale d’un chimpanzé à Koumameyong 

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Le chimpanzé étant une espèce intégralement protégée, une jeune femme a été interpellée récemment en possession de cet animal à Koumameyong, dans l’Ogooué-Ivindo, par des limiers de la faune et de la flore, sans se soucier des risques sanitaires encourus pour elle et sa communauté.

Depuis un peu plus de deux semaines, une dame détenait un chimpanzé aux yeux de tous, à Koumameyong (Ogooué-Ivindo), exposant ainsi tous les riverains. De nationalité gabonaise, l’intéressée a été interpellée dernièrement pour détention illégale d’espèce de faune sauvage par une équipe mixte composée des agents de l’antenne de la police judiciaire de Makokou, de la direction provinciale des Eaux et Forêts de l’Ogooué-Ivindo et de la Direction de la lutte contre le braconnage (DLCB), appuyée par l’ONG Conservation Justice.

Selon les agents, cette compatriote détenait également un cercopithèque Moustac appelé plus communément «queue rouge» : « les faits constitutifs de capture et détention illégale d’une espèce intégralement protégée sont interdits par la loi, afin de préserver ces espèces particulières et menacées« , a expliqué un agent de l’ONG Conservation Justice. Tout en informant que « outre le risque d’être interpellé, détenir un chimpanzé constitue un risque de morsure grave, sachant que ces animaux deviennent rapidement plus forts que des êtres humains et peuvent transmettre de graves maladies« .

L’agent judiciaire a précisé que « la détention d’animaux sauvages en captivité soulève un grave risque d’exposition à des maladies zoonotiques, c’est-à-dire transmises aux hommes par des animaux. En préservant la faune sauvage dans son écosystème originel, la santé humaine est protégée des risques de pandémie comme Ebola, épidémie qui reste loin d’être maîtrisée en Afrique centrale. La tuberculose peut également être transmise à travers les singes. Et les épidémies de virus émergents liés aux zoonoses sont de plus en plus responsables de maladies comme le coronavirus ou encore la variole du singe« .

L’organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment déclaré « près de 1 400 cas de variole de singe dans 7 pays d’Afrique dont au Cameroun, la République centrafricaine (RCA), en République démocratique du Congo (RDC), au Libéria, au Nigéria, en République du Congo et en Sierra Leone. Le nombre de cas signalés en 2022 est légèrement inférieur à la moitié des cas enregistrés en 2021 » note le rapport de l’OMS.

Des risques écologiques sont également observées dans des cas de capture et de détention d’espèces sauvages intégralement protégées. Le Dr Gaël Darren Maganga, virologue et enseignant chercheur qui co-dirige l’unité Émergence des maladies virales du Centre International de Recherches Médicales de Franceville (CIRMF) au Gabon, l’un des deux laboratoires «P4», hautement sécurisé en Afrique, affirme avec onze autres écologues de la santé dans le monde que « la préservation de la biodiversité et de l’équilibre des écosystèmes constituent le meilleur antidote contre l’émergence de nouvelles maladies » rapporte Marie-Monique Robin, réalisatrice du documentaire «La Fabrique des pandémies».

Pour l’ONG Conservation Justice, cette situation devrait attirer plus de surveillance épidémiologique, et surtout renforcer les moyens de dissuasion pour décourager les pratiques de capture et de détention d’espèces sauvages. « Il est capital que la population soit informée des risques de ces pratiques, afin qu’elle évite les contacts rapprochés avec les primates, qu’il s’agisse des petits singes (cercopithèques, cercocèbes, colobes, mandrills, mangabeys) ou des grands singes (chimpanzés, gorilles)« , a conclu l’organisme international.

Chancelle BIKET ONANGA

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