Le président du Syndicat national des enseignants et chercheurs Jean Rémy Yama, a été radié de la Fonction Publique. C’est le 25 mai dernier que les membres de ce syndicat l’ont dénoncé, tout en déplorant une radiation non conforme aux textes en vigueur dans le pays.
C’est lors d’une déclaration faite par les membres du bureau du Syndicat national des enseignants et chercheurs (Snec), que ces derniers ont exigé la libération de Jean Rémy Yama, incarcéré depuis le 2 mars 2022, et sa réintégration immédiate au sein de la Fonction publique. Ainsi, les syndicalistes promettent mener toutes les actions nécessaires pour rétablir leur président dans ses droits, a averti la vice-présidente du bureau du Snec, Nathalie Sima Eyi.
Pour rappel, celui qui est par ailleurs président de Dynamique unitaire a été emprisonné pour abus de confiance et détournement de fonds, dans le cadre de l’affaire SCI Serpentin, une société immobilière dont il était l’un des gérants et dont quatre sociétaires ont porté des plaintes qui ont conduit à son arrestation.
Pour le Snec, « les quatre plaignants n’apportent pas les preuves irréfutables des malversations financières et d’abus de confiance conformément aux dispositions de l’article 437 du Code pénal gabonais« . Mieux, précise-t-il, de nombreux sociétaires résidant dans la cité doivent près de 100 millions de FCFA à la SCI Serpentin. Ce qui compliquerait la poursuite des constructions de certains sociétaires et le remboursement des autres.
« Aujourd’hui, tout porte à croire que le parquet veut réexaminer le rapport de la Cour des comptes de 2015 en le confiant la Direction générale de contre ingérence et de la sécurité militaire (B2) », a estimé la vice-présidente du Snec. Aussi les membres du syndicat condamnent-ils fermement cette radiation : « elle s’est faite en violation flagrante des dispositions de l’article 10 du décret n°866 fixant le statut particulier des personnels enseignants de l’Enseignement supérieur qui exige la tenue préalable d’un Conseil d’université ; de l’article 134 de la loi n°8/91 portant statut général des fonctionnaires qui lui recommande la tenue d’un Conseil de discipline. L’article 10, dispose que les sanctions sont prononcées en premier ressort par le Conseil d’université siégeant en formation disciplinaire en appel par le Conseil national de l’enseignement ».
En ce qui concerne l’abandon de poste. « L’article 134 dispose que les sanctions majeures ne peuvent être prononcées qu’après consultation de discipline qui émet un avis sur la sanction à appliquer. Or, dans l’un ou l’autre cas, le président Jean Rémy Yama n’a jamais reçu des notifications. Encore moins, la notification lui signifiant sa radiation de la Fonction Publique. La radiation de du président de Dynamique Unitaire serait fondée sur l’alinéa 5 de l’article 152 de la loi 8/91 qui dispose qu’en cas d’abandon de service sans motif valable pendant 3 mois, le licenciement intervient dans ce cas sans consultation des organismes disciplinaires », a poursuivi le Snec.
« Jean Rémy Yama a-t-il été notifié par le rectorat de l’Université des Sciences Techniques de Masuku (USTM) pour cette éventuelle sanction? Lui a-t-on laissé le temps matériel de justifier son absence ? C’est la raison pour laquelle le Snec exige non seulement la libération de son président, mais également l’annulation de cette radiation et de sa réintégration immédiate au sein de la Fonction Publique« .
LKM
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