Mali : la France poursuivra son combat antiterroriste au sahel, mais plus au Mali

C’est ce qu’a indiqué sur France 5 le ministre français des Affaires étrangères, Jean yves le Drian, au sortir d’une réunion conjointe des ministres des Affaires étrangères européens, tenue mardi 15 février par visioconférence. La question du maintien de la présence militaire française au Mali semble désormais réglée.

Au sortir de la réunion des ministres des Affaires étrangères européens tenue ce mardi 15 février, le ministre français des Affaires étrangères, Jean yves Le Drian, a annoncé la fin de l’aide de la France dans la lutte antidjihadistes au Mali. Mais il a tout de même assuré que Paris continuera de combattre le terrorisme dans le reste du Sahel.

« Le président de la République a souhaité que l’on se réorganise, mais on ne part pas.  Si les conditions ne sont plus réunies pour qu’on puisse être en mesure d’agir au Mali, on continuera à combattre le terrorisme à côté, avec les autres pays du Sahel qui sont tout à fait demandeurs« , a expliqué le ministre français des Affaires étrangères. Soulignant par la suite des « entraves » aux capacités opérationnelles, des partenaires européens « renvoyés du jour au lendemain » malgré « des accords dûment écrits ».

Depuis des mois, la tension ne cesse de monter entre Bamako et Paris. Au pouvoir depuis le coup d’Etat du 24 janvier 2022, la junte militaire dirigée par le colonel Assimi Goïta a explicitement exprimé son animosité à l’égard de la France, en renvoyant l’ambassadeur français du territoire. Paris avait alors consulté ses alliés pour décider de l’avenir de son action au Mali, après neuf ans de lutte antidjihadiste ininterrompue à laquelle elle avait fini par réussir à associer des partenaires européens.

Pour les autorités françaises, les conditions ne sont plus réunies pour que la France maintienne son action militaire au Mali. La présence de la junte militaire au pouvoir et l’arrivée des mercenaires russes de Wagner, que le ministre français estime à environ 1 000 hommes aujourd’hui, semblent avoir intensifié les tensions entre les deux pays.

Toutefois, la France a promis de coordonner son retrait avec la mission des Nations unies (ONU) et la Mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM), qui continueront de bénéficier d’un soutien aérien et médical français sur place, avant le transfert ultérieur de ces moyens.

Par ailleurs, Paris ambitionne de proposer ses services à d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, tels que la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou le Bénin. Ce, pour les aider à freiner la propagation du terrorisme vers le golfe de Guinée.

Rappelons que quelques 25 000 hommes sont actuellement déployés au Sahel, pour environ 4 300 Français, dont 2 400 au Mali, dans le cadre de l’opération anti djihadiste « Barkhane ».

DT