Regroupés au sein de deux plateformes associatives, les étudiants d’Afrique noire en Tunisie ont tenu à dénoncer les arrestations arbitraires dont ils sont victimes. C’était lors d’une conférence de presse tenue récemment à Tunis.
L’Association tunisienne de soutien aux minorités (ATSM) et l’Association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie (AESAT) ont organisé une conférence de presse conjointe à Tunis, jeudi 10 février 2022, pour dénoncer ce qu’elles qualifient d’”arrestations arbitraires” de plusieurs jeunes subsahariens devant leurs universités, sur la voie publique ou à l’intérieur de leurs domiciles sans justification, ni explication.
Dans une vidéo de 47 minutes relayée sur la page Facebook de l’AESAT, la secrétaire générale de l’ATSM, Raoudha Seïbi a déclaré que son association a enregistré depuis décembre, de nombreuses plaintes concernant l’exposition d’étudiants originaires des pays d’Afrique subsaharienne, à “une campagne d’arrestations arbitraires par des policiers malgré la présentation de leurs papiers d’identité et cartes de séjour qui leur avaient été délivrés auparavant. Il s’agit là de violation des droits des étudiants africains”.
Pour sa part, le responsable de l’AESAT, Christian Kwongang, a critiqué l’augmentation des arrestations arbitraires ayant ciblé les étudiants africains depuis décembre dernier dans une certaine région, notamment dans la région nord de l’Ariana.
“Ces arrestations ont provoqué chez les étudiants africains établis en Tunisie un grand mouvement de panique”, a-t-il poursuivi, non sans exprimer la crainte que ces arrestations soient basées sur ” la couleur de la peau”. En clair, les étudiants noirs sont victimes de racisme en Tunisie.
D’après Christian Kwongang, l’AESAT travaille périodiquement avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et celui de l’Intérieur pour faciliter le processus d’intégration des étudiants africains, ce, depuis la création en 1994 de l’association qu’il dirige. Les étudiants noirs africains continuent de se conformer aux mesures sanitaires prises en Tunisie, malgré les arrestations.
“Il convient aujourd’hui de respecter les droits de la communauté subsaharienne en Tunisie, conformément aux conventions internationales”, a-t-il ajouté. Estimant que les étudiants africains jouent un rôle important dans la dynamisation de la vie économique, notamment en s’inscrivant dans les universités tunisiennes.
Lors de la conférence de presse, des étudiants africains ont témoigné. Certains ont dit avoir été arrêtés dans les stations de transport, d’autres devant leurs universités privées ou à l’intérieur de leurs maisons pour vérifier leurs contrats de location. D’autres par contre ont dénoncé des conditions de détention « illégale et humiliante ».
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