La fabrication du pain à base de farine de manioc à grande échelle au Gabon parait encore comme une utopie, au regard du coût élevé de la farine du manioc au détriment de la farine de blé, selon le président du Syndicat des boulangers du Gabon (Syboulga), Jaber Nguembet Yasser.
Avec une présentation d’un produit fini en 2019, auprès de l’ancien ministre de l’Economie, Jean-Marie Ogandaga, la production du pain à base de farine de manioc n’a pas prospéré au regard du contexte national où le coût de la farine du manioc est plus élevé, soit 750 F CFA le kilogramme contre 350 F CFA le coût de la farine de blé. Un coût qui se justifierait par la faible production de farine de manioc au Gabon.
Pour le président du syndicat des boulangers, la mise en œuvre d’un tel projet devrait passer par une orientation de la politique agricole nationale, incitant les jeunes gabonais à la culture du tubercule de manioc ou autres féculents pouvant participer à la fabrication de la farine locale.
Selon le directeur pays du programme de recherche Wave (West and central African virus epidemiology), le Pr. Jean François Mavoungou, la production de baguettes de pain à base des farines locales permettra de réduire la dépendance du Gabon vers l’extérieur et améliorer les revenus des acteurs des chaînes de valeurs du manioc. Ce tubercule est déjà consommé par plus de 80% de la population.
Dans des pays comme le Cameroun, le Niger ou encore la Côte d’Ivoire, les farines locales ont déjà été expérimentées dans la fabrication du pain. Dans le cas du Niger, par exemple, des boulangers ont expérimenté la fabrication du «pain composé» à base de blé et de farines locales (niébé, mil, sorgho). En Côte d’Ivoire, le pain composé avec 85% de farine de blé et 15% de farine de maïs ou de manioc est commercialisé. Au Cameroun également de jeunes entrepreneurs ont expérimenté la fabrication du pain à base du plantain, du manioc ou encore de la patate douce. Cependant, ces pains demeurent peu vulgarisés auprès des consommateurs.
ERAM/AGP
Commentaires