Ogooué-Maritime

Port-Gentil: Près de 4000 séropositifs dans la rue

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Sur 6800 personnes inscrites sur la liste des patients du Centre de Traitement Ambulatoire (CTA) de Port-Gentil, la capitale provinciale de l’Ogooué-Maritime (Ouest), seuls 2800 patients font régulièrement leur suivi, 40% de séropositifs sont perdus dans la nature, certains sont décédés et d’autres ont été transférés vers d’autres CTA du pays, soit un taux de séroprévalence de 4,2%, a indiqué le médecin en chef du CTA, Dr André Mbéti dans une interview accordée à l’AGP, à l’occasion de la Journée internationale du Sida.

Sur le plan national, la province de l’Ogooué-Maritime a un taux de séroprévalence de 4,2%. Un peu supérieur à la prévalence nationale qui est de 4,1%. Un taux en baisse par rapport au début des activités du CTA de Port-Gentil où la prévalence était de 7,2%, souligne le Dr André Mbeti, médecin en chef du CTA de Port-Gentil.

En effet, pour ce dernier, la baisse des cas de séropositifs dans cette province se justifie par la prise en charge multidisciplinaire engagée au sein du CTA, et l’engagement du personnel par rapport à cette affection.

«Actuellement, le personnel du CTA offre des soins aux patients en mettant à leur disposition: les médecins, le personnel paramédical et les psychosociaux. Ceci afin d’aider les malades du Sida à ne pas considérer cette affection comme étant une fatalité», a-t-il expliqué.

Aussi, à travers le nouveau concept «Tester-Traiter», chaque personne confirmée séropositive après trois tests positifs au VIH est automatiquement mise sous traitement antirétroviral. Contrairement aux années antérieures ou c’est le déficit immunitaire qui déterminait si le patient pouvait prendre les antirétroviraux ou pas, a-t-il fait savoir.

«Autrefois dès qu’un patient était testé positif au VIH, il fallait attendre que le déficit immunitaire soit profond pour que ce dernier prenne les antirétroviraux», a signifié le Dr André Mbeti.

Pour la prise en charge médicale et le suivi de ces patients, le médecin en chef a précisé que, «ne peut bénéficier de la gratuité des antirétroviraux que des personnes dont les noms figurent sur la liste des patients du CTA. Quant au suivi, cela dépend du déficit des CD4 (agent de sécurité de l’organisme) des patients. Ainsi, si le taux des CD4 est inférieur à 500 par mètre cube le patient est suivi tous les trois mois. Et, si le déficit de CD4 est supérieur à 500 par mètre cube le malade est suivi chaque six mois. Ce qui sous-entend qu’après trois ou six mois selon les cas, le patient a droit à un bilan clinique, suivi du bilan biologique, ceci, afin de vérifier si tout va bien», a-t-il dit.

Précisant que «s’agissant du suivi des séropositifs certains reviennent d’ailleurs avec leur dossier médical et d’autres font des tests volontairement. Dès qu’un malade du VIH est mis sous traitement, il faut attendre 14 jours pour faire une consultation d’observance permettant de voir si le patient prend ses antirétroviraux régulièrement où s’il fait des effets secondaires dus à ce traitement. Et si, lors de la consultation d’observance après quatorze jours, le patient se porte bien, il est soumis à un premier bilan sommaire avant que ce dernier suive le contrôle chaque trois où six mois, selon le déficit des CD4 constaté».

Néanmoins, le problème des malades disparus dans la nature reste entier. D’après le docteur, certains de ces perdus de vue ont trouvé refuge non seulement dans les églises dites de réveil, mais aussi chez les guérisseurs, marabouts et tradipraticiens, prétextant attendre une guérison miraculeuse. D’autres sont tombés dans le déni de la maladie et d’autres font simplement preuve d’inconscience.

Par ailleurs, bien que les antirétroviraux soient donnés gratuitement au CTA, cette première structure de prise en charge des malades du Sida de la province de l’Ogooué-Maritime connaît plusieurs difficultés, à savoir le manque de personnel soignant.

«Nous avons besoin des ressources humaines, car pour une fille active de plus de 2000 patients, nous n’avons qu’un médecin et deux infirmiers. Ce qui alourdit la tâche», a souligné de Dr André Mbeti.

Patricia Mekui

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