Rétablie le 2 décembre dernier, la candidature présidentielle du fils de l’ancien guide libyen, Mouammar Kadhafi, ne laisse pas certains libyens indifférents. C’est ce qu’a affirmé samedi Hasni Abidi, directeur du centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen, qui considère Saïf al-Islam Kadhafi comme un ‘‘candidat sérieux’’.
Le fils de Mouammar Kadhafi va finalement se présenter à l’élection présidentielle du 24 décembre prochain en Libye. En effet, après avoir vu son dossier rejeté, Saïf al-Islam Kadhafi avait fait appel et sa candidature a été rétablie le 2 décembre. Cette candidature ne laisse pas certains libyens indifférents et bénéficie de nombreux soutiens, c’est ce qu’a affirmé Hasni Abidi, directeur du centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen joint par RFI.
Selon lui, «Il a ses chances dans la mesure où Saïf al-Islam Kadhafi a d’abord bénéficié d’un soutien assez important de plusieurs tribus : sa propre tribu, mais aussi la tribu très importante, basée à l’Est, de sa mère».
Ensuite, «Saïf al-Islam a toujours entretenu des relations importantes avec une partie des officiers militaires qui ont rejoint le maréchal Haftar et d’autres qui sont restés en retrait. Il se profile toujours comme un homme modéré, l’homme de l’ouverture du régime Kadhafi et, en dernier, bénéficie aussi de soutiens internationaux», a-t-il indiqué.
Ajoutant que «La Russie n’a jamais caché, en tout cas, son souhait de voir Saïf al-Islam jouer un rôle important. Il a des soutiens très importants aussi du côté égyptien ! Les Égyptiens ont envoyé plusieurs émissaires pour négocier aussi avec Saïf al-Islam».
«C’est un élément supplémentaire de discorde au sein de la société libyenne qui va compliquer à la fois la tâche, bien sûr, des candidats favoris, comme Haftar et comme l’ancien ministre de l’Intérieur. Il va limiter le réservoir électoral et il va aussi gêner certains États voisins, certaines puissances occidentales qui n’ont pas intérêt à ce que l’abattoir du régime libyen soit porté au pouvoir».
Le fils de l’ex-guide libyen a été condamné à mort, en 2011, pour avoir réprimé la révolte contre le régime de son père, mais il a ensuite bénéficié d’une amnistie. Aujourd’hui, il demeure poursuivi par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité.
LKM
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