Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, a appelé ce vendredi à la réduction des inégalités dans le monde, au cours de son allocution prononcée à l’occasion de la 4ème édition du Forum de la paix qui se tient à Paris autour du président Français, Emmanuel Macron.
Dans son intervention qui cadre avec la thématique dudit forum «réduire les fractures mondiales», le chef de l’Etat gabonais a rappelé l’urgence et la priorité de réduire les inégalités. Notamment les inégalités entre les hommes et les femmes et celles qui existent entre les nations du Nord et du Sud.
«Réduire les fractures mondiales est à mon sens non seulement, une priorité, mais également une urgence. Une priorité parce qu’il n’y a pas de paix durable sans un certain niveau d’égalité, tant entre les femmes et les hommes, qu’entre les Nations. Une urgence aussi parce que ces dernières décennies, les inégalités, entre les Nations et au sein des Nations elles-mêmes, n’ont cessé de se creuser, voire d’augmenter», a déclaré Ali Bongo Ondimba.
«Quel déficit combler prioritairement ? J’en vois deux en particulier. Un, les inégalités entre les hommes et les femmes parce qu’elles concernent la moitié de l’Humanité. Deux, les inégalités entre les Nations du Nord et les Nations du Sud parce qu’elles concernent plus de la moitié de l’Humanité», a-t-il poursuivi.
Le numéro 1 gabonais a rappelé également avoir une politique volontariste visant à promouvoir les femmes aux postes de décision et agir dès le plus jeune âge au niveau de l’éducation. «C’est ce que j’ai fait au Gabon en décrétant en 2015 la «Décennie de la femme», aujourd’hui renforcée par le programme ‘’Gabon Égalité ‘’», a-t-il dit.
Pour Ali Bongo Ondimba, réduire les inégalités entre les Nations, garantir un meilleur partage de la valeur ajoutée produite, est nécessaire. Comment ? En faisant en sorte que les matières premières extraites dans les pays du Sud soient davantage transformées dans le Sud. «Depuis 2010 mon pays n’exporte plus de grumes à l’état brut sans qu’elles n’aient subi une première transformation. C’est ainsi que par ce changement de paradigme, des dizaines d’usines et des milliers d’emplois ont pu être créées. En outre, le bois est exploité de manière durable afin de permettre à la forêt de se régénérer», a-t-il ajouté.
Le chef de l’Etat a également évoqué une autre forme d’inégalité qui défraie actuellement la chronique et qui constitue, par la même occasion, un danger non seulement pour l’Afrique, mais aussi pour la planète toute entière, celle relevant des changements climatiques. Dans cette optique, le président gabonais a appelé à une sorte d’équilibre entre les pays du Nord qui polluent plus et les pays africains qui polluent moins.
«Je voudrais évoquer une inégalité qui pourrait malheureusement s’aggraver au cours des prochaines années si nous n’en prenons pas la mesure : l’inégalité due aux changements climatiques. Aujourd’hui, l’Afrique est l’un des continents les plus touchés, or il est celui qui émet le moins de CO2. Aussi, des solutions radicales doivent, à mon sens, être au plus tôt adoptées», a-t-il rappelé.
«Il est inconcevable que l’Afrique, continent qui pollue peu, soit l’une des principales victimes du réchauffement de notre planète. Des compensations financières sont donc nécessaires pour soutenir les pays africains à s’adapter à la nouvelle donne climatique et bâtir un modèle de développement à la fois inclusif et durable. Un modèle qui permet à la fois de lutter contre les inégalités sociales et environnementales. Il en va de l’intérêt de l’Afrique et des Africains, comme de l’ensemble de notre Planète», a conclu Ali Bongo Ondimba.
Le forum de Paris est une initiative française dont l’objectif est de faire avancer la paix par une meilleure gouvernance mondiale. Il a pour vocation d’être au rendez-vous annuel des projets, idées et initiatives qui contribuent à une meilleure coopération internationale sur les grands enjeux mondiaux. Pour cette édition qui réunit, du 11 au 13 novembre 2021, des chefs d’Etat et de gouvernement et PDG de grandes multinationales ainsi que plusieurs acteurs de la société civile, il est question de trouver des solutions concrètes aux énormes défis posés par la pandémie de Covid-19 et définir la voie d’une meilleure gouvernance en temps de Covid-19.
Stéphane NGUEMA
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