Un rapport accablant sur les abus sexuels dans l’église catholique de France a plongé ce pays sous le choc ce mardi. Ledit rapport révèle que plus de 330 mille personnes, dont 216 mille mineurs, sont concernées par des violences sexuelles commises par des clercs, des religieux et leurs personnels depuis 1950. Quelle suite l’église donnera-t-elle à ces conclusions ?
Au terme de deux ans et demi de travaux de la commission indépendante sur les abus dans l’église, le rapport Sauvé, rendu public ce mardi 5 octobre 2021, dévoile l’ampleur des abus sexuels commis par des prêtres et des religieux depuis les années 1950.
En 70 ans, le nombre d’agresseurs a été évalué autour de 3 mille et le nombre de victimes quant à lui a dépassé les 330 mille, en incluant les actes commis par des laïcs au sein des institutions de l’Eglise catholique. 216 mille mineurs sont concernés.
Selon le journal français le monde.fr, le pape François a réagi après la publication du document. « Ses pensées se tournent en premier lieu vers les victimes, avec un immense chagrin pour leurs blessures et gratitude pour leur courage de dénoncer. Elles se tournent aussi vers l’Eglise de France, afin que, ayant pris conscience de cette effroyable réalité (…) elle puisse entreprendre la voie de la rédemption », a déclaré le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, évoquant devant des journalistes la réaction du pape. De nombreux religieux français ont également réagit soit pour condamner, soit pour demander pardon aux victimes.
Après de telles révélations, quelle suite à donner aux conclusions du rapport? Le journal le monde.fr rapporte que l’épiscopat de France avait déjà pris des mesures au printemps. Promettant non pas des réparations mais un dispositif de « contributions financières » versées aux victimes à partir de 2022, qui ne fait pas l’unanimité chez ces dernières ni chez les fidèles, lesquels sont appelés à contribuer aux dons.
La Conférence des religieux et religieuses en France (Corref) s’est, pour sa part, engagée en interne dans une démarche de justice « réparatrice« et attendait les conclusions du rapport Sauvé pour prendre des décisions. Les premières réponses de la Conférence des évêques de France et de la Corref seront annoncées en novembre, date à laquelle les deux institutions se réuniront en assemblées plénières, a poursuivi la même source.
La Conférence des évêques de France et la Conférence des religieuses et religieux de France ont annoncé en novembre 2018 la création d’une Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase) catholique à Jean-Marc Sauvé. Celui-ci a choisi 21 autres membres. La Ciase s’est réunie pour la première fois le 8 février 2019.
Aujourd’hui sans personnalité juridique, la Ciase va créer une association pour pouvoir gérer ses droits moraux et intellectuels. Elle entend passer une convention avec les Archives nationales pour y déposer ses archives, qui ne seront accessibles que dans 100 ans.
Commentaires