Bernard Tapie : une carrière politique éphémère

L’homme d’affaires mort dimanche dernier est resté trop peu de temps en poste. En seulement cinq mois, il avait cependant incarné une «politique de la ville». Chanteur, pilote de formule 3, homme d’affaires, propriétaire d’Adidas et de l’Olympique de Marseille. Bernard Tapie a aussi été député européen et gérant d’un groupe de presse.

Nul n’a mieux pratiqué le mélange des genres en politique que Bernard Tapie, au début des années 1990. Milliardaire, patron de club de football, il n’est resté que cinq mois ministre de la Ville. L’homme politique qu’était Bernard Tapie avait été nommé le 2 avril 1992 dans le gouvernement de Pierre Bérégovoy. Le 23 mai, il doit démissionner après avoir été mis en examen pour « abus de biens sociaux » dans l’affaire Toshiba. Il bénéficie d’un non-lieu et retrouve son poste fin décembre 1992. Il faut le souligner, le parcours politique de Bernard Tapie est jalonné de coups d’éclats et de retraites. Une carrière politique qui sera de courte durée, en raison de ses ennuies judiciaires.

Toutefois, son succès électoral le plus spectaculaire intervient lorsque François Mitterrand lui demande de conduire une liste aux élections européennes pour affaiblir Michel Rocard, à la tête de la liste socialiste. En 2007, il assure qu’il « préfère toujours la gauche à la droite« , et que son vote se porte sur Nicolas Sarkozy, jusqu’en 2012. En 2016, il était considéré comme la 400ème fortune de France.

Touché par un cancer, l’homme d’affaires s’est peu à peu retiré de la scène publique. Il était une figure du paysage médiatique et politique français. Emporté par le cancer dimanche 03 octobre à 8h40min. Une maladie contre laquelle il se battait depuis quatre ans. « Il souffrait d’un cancer de l’estomac avec extension sur le bas de l’œsophage« , indique sa famille.

Marielle Ilambouandzi