La Confédération des syndicats du Gabon (Cosyga) organise depuis ce mercredi 29 septembre des cercles d’études sur plusieurs thématiques afin de permettre aux travailleurs de s’outiller pour mieux défendre leurs intérêts, poser les bases, etc. Le thème d’ouverture de l’atelier de formation a porté sur les salariés protégés, animé par le secrétaire général, Philippe Djoula.
Les entreprises sont en proie à des dysfonctionnements. Les délégués sont mutés sans leur consentement et rétrogradés par décision unilatérale prise par les directeurs généraux au détriment des travailleurs. C’est dans ce cadre que la mère des centrales syndicales, la Cosyga, a pris à bras le corps l’aspect de la formation des travailleurs afin que ceux-ci connaissent les techniques de défense de leurs droits.
Un champ très important qui a permis d’échanger et d’obtenir des informations sur le mandat protecteur du salaire ; de revisiter la résilience d’un contrat ; la violation des dispositions ; la réintégration etc.
« Aujourd’hui, dans notre pays, il y a un véritable problème de valeurs. Nous voulons donner beaucoup plus de pertinence à nos représentants de travailleurs par le biais des formations. Les syndicats en entreprise doivent être, non seulement légitimes, mais également légaux. Car nombreux peuvent avoir la légalité mais pas la légitimité pour parler au nom des travailleurs. Voilà pourquoi la Cosyga a choisi le renforcement de capacités. Elle doit structurer et émanciper, parce qu’une confédération est un espace de formation, un espace culturel, économique et de création des richesses« , a expliqué le secrétaire général de la Cosyga, Philippe Djoula.
Sur la question des conventions collectives qui datent de 1982, il a déploré la non reconnaissance de l’Etat à la Cosyga qui a mise en place son propre outil qui a apporté des changements significatifs. « Dans d’autres pays, la Cosyga mériterait d’être indemnisée pour avoir mis un outil qui a permis la création des richesses, l’apaisement, les relations professionnelles apaisées« , a-t-il lancé.
Dans ce même ordre d’idées, Philippe Djoula a relevé que « nous avons d’éminents inspecteurs du travail, mais aujourd’hui, mal utilisés. Ils ont toute la logistique, tous les moyens qu’il faut mais le travail non ! C’est à croire que le travail et l’emploi sont à mal « .
Le secrétaire général de la Cosyga a affirmé que la subvention de l’Etat n’est pas redistribuée de manière équitable. « Par exemple, à l’époque du ministre Christiane Bitouga, les confédérations elles-mêmes allaient au Trésor public prendre ce qui leur étaient dû au regard de leur représentativité. Aujourd’hui, c’est le ministre et son cabinet. En un mot, c’est devenu un moyen de discrimination. Nous pensons à juste titre que c’est un détournement de la subvention de l’Etat par le ministère. Il y a lieu de remettre les choses en ordre », a-t-il martelé. Indiquant attendre les résultats au grand jour des enquêtes administratives émanant de l’administration du travail.T Toutefois la Cosyga a interpellé les autorités pour que le pan emploi-travail puisse être un département ministériel à part entière.
De l’autre côté, Damas Massélé, confédéral en charge de l’administration, de l’audit interne et de la paie, a rappelé que le gouvernement a mis en place l’arrêté 52 sur le chômage technique qui a été décrié par les travailleurs et dont les employeurs ont largement profité pour mettre certains compatriotes dans le chaos. « Donc, il faut que les employés soient bien formés pour défendre leurs droits« , a-t-il conclu.
Chancelle BIKET ONANGA
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