Dans une allocution télévisée, les militaires ont justifié leur putsch et revendiqué l’arrestation du chef de l’État Alpha Condé. Ils ont par ailleurs annoncé la dissolution de la Constitution, des Institutions républicaines ainsi que la fermeture des frontières terrestres et aériennes.
Après que des coups de feu ont été entendus ce dimanche matin dans la péninsule de Kaloum, centre de Conakry, la capitale où siègent le palais présidentiel, les institutions et les bureaux d’affaires, les éléments du groupement des forces spéciales ont déclaré avoir arrêté le chef d’état guinéen Alpha Condé et dissous les institutions. Le colonel Mamady Doumbouya, ancien légionnaire de l’armée française est à la tête de cette unité d’élite de l’armée guinéenne créée en 2018.
Sur une photo et une vidéo qui circulent sur les réseaux sociaux, on voit Alpha Condé en jean, la chemise entre-ouverte, assis dans un canapé du palais présidentiel. Il est entouré de militaires en treillis, masqués et armes à la main. Ces derniers, qui l’interrogent « Est-ce qu’on a touché à un seul de vos cheveux ? On vous a brutalisé, Excellence ? » Alpha Condé reste silencieux et visiblement sonné dans cette vidéo tournée semble-t-il au palais présidentiel de Sékoutoureya et largement diffusée dans les réseaux sociaux.
Une source proche du président de Guinée-Conakry a confié à Radio France Internationale (RFI) reconnaître qu’Alpha Condé est bien aux mains des insurgés. Mais dans son entourage, aucune autre source ne confirme cette information. De son côté, le ministère de la défense a voulu démentir le coup d’Etat en affirmant dans un communiqué que «les insurgés (avaient) semé la peur » à Conakry avant de prendre la direction du palais présidentiel, mais que « la garde présidentielle, appuyée par les forces de défense et de sécurité, loyalistes et républicaines, ont contenu la menace et repoussé le groupe d’assaillants ».
Le président Alpha Condé qui a remporté un troisième mandat présidentiel en Guinée lors d’un scrutin très contesté en octobre dernier, ne vit pas sa première tentative de coup d’état. En 2011 son domicile avait été pris d’assaut.
Après avoir fait adopter une nouvelle constitution en mars 2020, le président Condé âgé de 83 ans, a pu contourner la limite de deux mandats que fixait la loi fondamentale, avant de se représenter au scrutin présidentiel pour un troisième mandat. Il a été proclamé président le 7 novembre dernier.
Sa décision de se représenter avait pourtant provoqué la colère des Guinéens qui avaient protesté en masse dans les rues du pays.
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