Élection présidentielle à Djibouti ce vendredi 9 avril. Le chef de l’État, Ismaël Omar Guelleh, est candidat à un cinquième mandat. L’opposition qui conteste le processus électoral a boycotté. Face au président au pouvoir depuis 1999, son neveu, Zakaria Ismail Farah, un entrepreneur quasi inconnu qui se présente en indépendant.
Près de 215.000 Djiboutiens sont appelés aux urnes pour élire leur futur président de la République. Débuté ce vendredi à 6h, le vote se déroule dans un climat calme mais sans engouement. Plusieurs habitants racontent à RFI qu’il n’y a pas de file d’attente. Une source proche du pouvoir explique sur les mêmes ondes que ‘’c’est parce qu’on est vendredi, et que les électeurs se déplaceront plus tard dans la journée, après la prière’’.
Ce scrutin présidentiel laisse peu de place au suspense. En course, le président sortant Ismail Omar Guelleh (IOG), au pouvoir depuis 22 ans, face à son neveu Zakaria Ismail Farah, nouveau venu en politique. Les principaux partis d'opposition de Djibouti ont boycotté le vote pour contester la candidature à un cinquième mandat du président sortant.
Guelleh, qui a obtenu au moins 75 ?s voix à chaque élection présidentielle qu'il a disputée, a tenu son dernier meeting de campagne mercredi, exhortant les électeurs à se déplacer en grand nombre. Le vote se termine à 19h et les résultats sont attendus dans la soirée.
Depuis plusieurs mois, l’opposition avait massivement appelé au boycott de ce scrutin, invitant les populations à ne pas retirer leurs cartes d’électeurs. Et plusieurs témoins ont constaté ce matin que de nombreuses cartes d’électeurs n’avaient pas été retirées. Pour l’opposant Abdourahman Guelleh, du parti Radde, « les Djiboutiens sont fatigués et ne veulent plus cautionner une mascarade électorale » puisque selon lui, les élections sont toujours entachées de fraude pour permettre la réélection du président Ismaël Omar Guelleh.
D’ailleurs ce matin, le candidat Zakaria Ismail Farah s’est plaint que ses représentants n’aient pas pu accéder à plusieurs bureaux de vote. «Les délégués sont là pour s’assurer que le scrutin se déroule normalement. Sans eux, comment le vote peut-il être vérifié ?», s’est interrogé l’entrepreneur à RFI.
La présidentielle se tient dans un contexte sécuritaire qui s’est dégradé ces derniers mois. Ces derniers jours, le groupe politico-militaire et les soldats djiboutiens se sont encore fait face. Fin mars à Aslé, lundi dernier à Biladiti Goda et récemment mardi à Daoudawya, où un camp militaire a été attaqué.
Dans le même temps, le pays connaît des manifestations chaque semaine, et ce depuis plusieurs mois. Les adversaires du chef de l’État se sont en partie alliés. Fin mars, trois partis politiques, les rebelles du Front pour la restauration de l'unité et la démocratie (FRUD), parfois Front pour la restauration de l'unité à Djibouti), quatre ONG et une douzaine d’activistes ont signé la Charte pour une transition démocratique. Ce document vise à organiser un nouveau pouvoir et des réformes démocratiques lorsque le régime actuel tombera.
VEM (Sources : RFI, Africanews)
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