Cette année encore, plusieurs responsables d’établissements ou corps administratifs, associations en faveur de jeunes, pointent du doigt le phénomène grandissant de grossesses «scolaires» dans la ville de Moanda, le chef-lieu du département de la Lébombi-Léyou. Une situation qui n’est pas souvent sans conséquences sur les études des apprenants et qui surtout démontre l’attitude irresponsable de plusieurs jeunes face aux Maladies Sexuellement Transmissibles (MST), dans une ville où le taux de séropositivité, d’après des sources médicales, bat le record dans la province du Haut-Ogooué (Sud-est).
Sacs au dos, ventre rond, elles sont nombreuses aujourd’hui à contracter une grossesse précoce sur le banc de l’école, tel un effet de mode. Plusieurs jeunes filles semblent avoir choisi cette option, en cédant à la tentation de ne pas se préserver lors d’un rapport sexuel. Des rapports sexuels à risques sont pratiqués ainsi chaque jour chez les jeunes au mépris des gestes barrières aux Maladies Sexuellement Transmissibles et aux grossesses précoces.
«La recrudescence de grossesses en milieu scolaire sont effectivement un phénomène grandissant parce que chaque année au lieu que le nombre de grossesse diminue cela augmente. C’est alarmant», dénonce un membre de l’administration du lycée Rose Massombo de la ville de Moanda.
Même cri de détresse lancé par le proviseur du lycée Rigobert Landji, face à cette situation qui semble ne plus inquiéter certains parents d’élèves, coupables des bavures de leurs enfants.
Le docteur Jean Aristide Ndong, médecin urgentiste au laboratoire Gahouma à Libreville, n’a pas manqué de dénoncer également, pour sa part, le phénomène de grossesses précoces en milieu scolaire dans la ville de Moanda, à l’occasion d’une caravane de sensibilisation dans les établissements, parrainé par le ministre délégué à l’Energie, il y a quelques jours, sur les MST, la Covid-19 et les grossesses précoces, afin d’interpeller les jeunes à une prise de conscience urgente face au laisser-aller.
«Dans un établissement de Moanda où nous nous sommes rendus, sur dix filles scolarisées, sept ont au moins une grossesse. C’est inacceptable. La cellule familiale est complètement démissionnaire. Les enseignants aussi ont leur part de responsabilité. Il faut vraiment renforcer les psychologues dans les établissements pour un véritable travail de suivi», a-t-il affirmé.
De nombreux avis, il y a lieu de s’arrêter un tant soit peu sur la question de grossesses précoces pour un meilleur rendement scolaire et pour prévenir les contaminations aux MST. Pour plusieurs chefs d’établissements, les parents doivent jouer leurs rôles autour de leurs enfants à côté de celui joué par le corps enseignant.
Nancy Tali Ibinda
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