Le Royaume du Maroc a dénoncé dimanche, l’instrumentalisation du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA), tout en condamnant la transgression qu’elle qualifie de flagrante des normes et règles en matière d’adoption de ses communiqués.
La réaction du Maroc est consécutive à un communiqué, en violation des règlements, normes et pratiques consacrées de l’UA publié le 19 mars dernier et sanctionnant la réunion tenue dix jours plutôt, sous la présidence du Kenya assurant la Présidence du Conseil paix et sécurité pour le mois de mars.
Ledit communiqué, qui a évoqué le Sahara marocain, a été publié par le Kenya sans l’accord des membres du Conseil sur son contenu, dénote d’une instrumentalisation de ces organes par certains pays, connus pour leur adversité au Maroc sur la question du Sahara.
Tout présageait, en effet, que ladite réunion, qui avait été programmé initialement pour le 25 mars courant avant d’être avancée au 9 mars, soit trois jours avant la fin de la mission du Commissaire sortant, l’algérien Smail Chergui, allait être instrumentalisée pour faire passer par la force «des soit-disantes décisions» servant l’agenda de l’Algérie et de ses rares alliés africains concernant la question du Sahara marocain.
Force est de rappeler que lors de cette réunion, le Commissaire Chergui, connu pour sa fixation aveugle sur les intérêts du Maroc tout au long de sa mandature à la tête du Département Paix et Sécurité de l’Union Africaine, a été tancé par le Président de la Commission Africaine, Faki Mahamat, qui lui a reproché publiquement de transgresser les règles de l’UA lorsqu’il a soumis un projet de Communiqué au Président du Conseil sans que son contenu ne soit ni débattu ni adopté préalablement par les membres du Conseil de Paix et de Sécurité.
Pour le Maroc, il s’agit d’une mascarade, qui prouve si besoin est que certains pays se servaient du Conseil pour servir leurs agendas et leurs desseins inavoués, en faisant fi des règles et normes de l’Union Africaine.
En réaction à la publication de ce «soi-disant» communiqué, le Maroc a considéré que ledit communiqué est un « non-événement », et, par conséquent, rejette catégoriquement son contenu, tout en déplorant les agissements «irresponsables » et « sournois » du Kenya et ses alliés qui, pour des desseins idéologiques et dogmatiques, ont décidé de semer la division et la zizanie au sein de l’UA et en Afrique.
Le Maroc estime, en effet, que l’examen de la question du Sahara marocain est d’abord inapproprié depuis l’adoption de la décision 693 de l’UA, qui a mis en place le mécanisme de la Troïka, seul habilité à suivre la question du Sahara marocain et qui a souligné la compétence exclusive du Conseil de sécurité des Nations Unies sur ce dossier.
En second lieu, le Maroc déplore le fait que la publication de ce « soi-disant » communiqué viole de manière ostentatoire les règles et procédures du CPS gouvernant en particulier la procédure d’adoption de ses communiqués, sachant pertinemment que la majorité des Etats membres du CPS n’ont pas validé le contenu du soi-disant communiqué, et ont soumis des amendements de fond et des remarques substantielles marquant l’existence d’un désaccord patent à son sujet.
Pour le Maroc, «Ces pratiques d’un autre âge doivent être condamnées avec force, car il est temps de sauver la crédibilité de notre organisation continentale. Et d’ajouter que « La transparence et le respect des règles et normes de l’UA ainsi que la protection de ses organes de toute instrumentalisation à des fins idéologiques et dogmatiques, constituent la seule voie pour construire l’Afrique que nous voulons ».
Stéphane NGUEMA
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