Après la mort de John Magufuli, c’est sa vice-présidente, Samia Suluhu Hassan âgée de 61 ans, et première femme présidente de la Tanzanie qui dirigera ce pays jusqu’en 2025. La cérémonie de prestation de serment a eu lieu ce vendredi matin.
Samia Suluhu Hassan devient la première cheffe d’Etat de la Tanzanie. La nouvelle présidente a officiellement pris ses fonctions ce vendredi lors d’une cérémonie de prestation de serment retransmise à la télévision publique. Elle succède ainsi au président John Magufuli décédé mercredi soir de problèmes cardiaques.
Originaire de l’archipel semi-autonome de Zanzibar, dont les relations avec la Tanzanie continentale sont historiquement houleuses, Samia Saluhu Hassan occupera la présidence «pour la période restant du mandat de cinq ans», soit jusqu’en 2025, selon la Constitution tanzanienne.
Connue pour encourager les femmes à poursuivre leurs rêves, cette mère de quatre enfants était déjà la première vice-présidente de l’histoire de son pays depuis l’arrivée au pouvoir en 2015 de John Magufuli dont elle était la colistière.
Née le 27 janvier 1960 à Zanzibar au sein d’une famille modeste, Samia Suluhu Hassan est diplômée d’un master en développement économique communautaire de l’Université libre de Tanzanie, à Dar es-Salaam, et de l’Université du Sud du New Hampshire aux Etats-Unis.
Elle a débuté sa carrière au sein du gouvernement de Zanzibar, où elle a travaillé entre 1977 et 1987, occupant dans un premier temps des fonctions administratives puis un poste de responsable du développement. Elle a rejoint de 1988 à 1997 le Programme alimentaire mondial en tant que cheffe de projet, puis a dirigé pendant deux ans l’association des ONG de l’archipel Angoza.
Elle fait son entrée en politique en 2000, lorsqu’elle est nommée membre du Parlement de Zanzibar par le parti présidentiel tanzanien Chama Cha Mapinduzi (au pouvoir). Elle sera plus tard élue à l’Assemblée nationale tanzanienne. Plusieurs fois ministre à Zanzibar entre 2000 et 2010 (femmes et jeunesse, puis tourisme et commerce) et au niveau national à partir de 2014, comme ministre des affaires de l’union auprès de l’ancien président Jakaya Kikwete. En tant que vice-présidente, un rôle de l’ombre, elle fut pourtant le visage de la Tanzanie à l’étranger, où elle représentait régulièrement M. Magufuli. En 2019, sous sa tutelle, le ministère de l’environnement a interdit l’usage des sacs plastiques.
Hassan prend les rênes d’un pays marqué par un virage autoritaire depuis l’arrivée de John Magufuli au pouvoir. Elle devra désigner un vice-président dont la nomination devra être entérinée par un vote à l’Assemblée nationale.
Le pays a officiellement entamé jeudi deux semaines de deuil national. Ses voisins comme el Kenya et le Burundi ont également décrété des journées de deuil national.
Valérie Ezeme Mbo (Source : AFP)
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