Ils sont de plus en plus nombreux à prendre le pari vers des destinations exotiques dans l’optique de soit rebondir ou chercher du temps de jeu. Des choix plutôt surprenants pour des joueurs pourtant encore assez jeunes.
Si le citoyen gabonais n’est fondamentalement pas reconnu comme étant un grand voyageur ou adepte de tourisme, une donnée, pour le moins atypique dans le domaine du sport, et plus précisément du football, tend progressivement à battre en brèche cette hypothèse. Il s’agit de ces nombreux joueurs gabonais, et très souvent internationaux, qui n’hésitent plus à tenter l’aventure et quitter le «Vieux Continent», pourtant reconnu comme place forte du football mondial du fait de l’attractivité de ses divers championnats, pour s’exiler dans des destinations à la réputation exotique, autrefois prisées par les sportifs en fin de carrière, dans l’optique d’honorer une dernière pige afin de s’offrir des retraites «dorées». La carrière d’un sportif étant relativement courte. Celle-ci oscille généralement en moyenne entre 15 à 20 ans.
Pour ce qui est du cas des footballeurs gabonais, la situation demeure assez alarmante, d’autant que cela concerne des éléments encore jeunes donc susceptibles de rêver grand. Et, pourquoi ne pas être enrôlés dans un grand club européen. Tels des rois sans couronnes, ces espoirs «déchus» du football gabonais au talent certes avéré ont pour la plupart été promus à des avenirs radieux avant de connaître le déclin. Une baisse de régime ou une inconstance à se maintenir dans l’élite souvent très rattachée à une hygiène de vie malsaine et contraire aux exigences du professionnalisme, à laquelle il faut y ajouter une certaine suffisance, propre aux jeunes footballeurs gabonais. Dont la seule signature d’un contrat même stagiaire au sein d’un club dans l’Hexagone est synonyme de réussite.
Si beaucoup ont complètement disparu des radars, Dinda Muller, pour ne pas le citer, et que d’autres ont jugé utile de revenir jouer au pays, pour se relancer il existe également une catégorie de «jusqu’au boutistes», décidés visiblement à jouer hors du pays, quitte à signer dans un club au Bhoutan, en Mangolie voire même à Haïti. Il n’y a qu’à voir toute la difficulté à laquelle doit très souvent faire face, le sélectionneur national du Gabon, Patrice Neveu, pour dévoiler à la presse ces clubs aux noms imprononçables dans lesquels évoluent certains des joueurs convoqués.
C’est ainsi qu’on est également tombé des nues en apprenant tout récemment la signature de Levy Madinda (28 ans), au Sabah en première division malaisienne pour une durée de 6 mois. Une nouvelle qui a suscité énormément de railleries sur la toile, vue la nouvelle destination de l’ancienne pépite du Stade Mandji, passée par le Celta Vigo (Espagne), mais qui, en réalité, masque l’échec d’une carrière qui n’aura malheureusement jamais décollé.
Il n’est d’ailleurs pas le seul au rayon des déceptions puisqu’à sa suite, on peut aisément y ajouter les Romuald Ntsitsigui, Johan Lengoualama, Alexander Ndoumbou, Samson Mbingui, et autres…
Mais à voir plus clair, disons surtout que derrière ces transferts exotiques se cache la volonté pour ces derniers d’être en activité dans un premier temps et dans une moindre mesure être appelés en sélection nationale. Car, avec un National-Foot toujours à l’arrêt, le sélectionneur national, Patrice Neveu, est dans l’obligation d’aller piocher dans ce lot de joueurs dit expatriés, parfois sans réel niveau, du fait des championnats très faibles dans lesquels ils évoluent.
Fusher Edzang
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