Un jeune gabonais de 36 ans, Juste Magnourou-Bamani, père de 2 enfants et employé dans une société de la place en fin de contrat, meurt de suite d’une overdose à Mandji, le chef-lieu du département de Ndoulou dans la province de la Ngounié (Sud), au cours d’une initiation au Bwiti.
Les faits remontent à 4 mois, lorsque la victime Juste Magnourou-Bamani, accompagné d’un de ses amis, vont se livrer à une partie de chasse dans le village Moukouma, à plusieurs kilomètres de Mandji-centre, où ils seront menacés par un pachyderme qui finira par avoir raison de son compagnon. Quant à lui, il aura la vie sauve grâce à son instinct de survie qui l’amènera à se retrancher sur un arbre. De là, il suivra toute l’atrocité de l’évènement.
Cet incident malheureux aura un impact évident sur sa conscience, un acte qu’il assimilera très vite au mysticisme et décidera de se faire initier auprès d’un maître spirituel, Adolph Mboula alias Zengo, aux renommées légendaires, afin d’élucider cette énigme. Chose qu’il fera en sourdine sans en aviser les siens. Au final l’initiation aura bien lieu le 19 décembre dernier dans un ancien temple laissé par un maître Bwiti, le triste Guinzoubi décédé, en compagnie de 3 autres candidats, sachant que chacun s’y était rendu pour des causes personnelles.
Parmi les quatre initiés, seuls trois reprendront leur état normal, après le temps réglementaire de l’effet du bois sacré. Curieusement le candidat Juste Magnourou-Bamani demeurera dans un état second qui l’épuisera d’avantage. Au regard de cette inquiétante situation, le maître spirituel fera recours à une pratique de secours: un plat de cassadent mélangé au miel lui sera ingurgité en vue d’atténuer l’effet, mais en vain.
Trois jours plus tard dans la matinée du 22 décembre dernier, la victime est embarquée à bord d’un véhicule en direction du temple du père spirituel Adolph Mboula alias Zengo au quartier Yaboungue-Diguema, près d’une école protestante où son décès sera constaté dans la nuit.
Aussitôt les autorités locales saisies, la Brigade de la Gendarmerie s’était rendue sur les lieux pour le constat. Quant aux parents, ils en seront informés qu’à travers des rumeurs, l’accès au temple étant interdit aux non-initiées. L’un des frères de la victime, Amour Yantché Matsiégui, par ailleurs aide comptable à la Mairie, s’introduira de force afin de constater le corps sans vie de son petit frère allongé dans un vieux matelas au salon de M. Mboula.
Face à cet incident, plusieurs interrogations taraudent les esprits des riverains qui se demandent qu’est-ce qu’ils ont pu l’ingurgiter au point de trouver la mort? A cela s’ajoute la disparition suspecte du téléphone portable de la victime.
Suite à une plainte de la famille, tous les bwitistes ont été interpellés en toute liberté dans la période allant du 23 au 30 décembre jour du transfère des mis en cause devant le parquet de Mouila. Les deux présumés coupables, Adolph Mboula, et Samuel Koundou, alias André ont été mis en examen puis écroués à la prison de Mouila au motif d’un homicide involontaire.
SM/CSM
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