Le Président de la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC), Fortunato-Ofa Mbo Nchama, a expliqué, ce mardi 22 décembre à Libreville en présence des membres du gouvernement gabonais, les tenants et les aboutissants de l’emprunt obligataire par appel public à l’épargne 2020-2027 dénommé «BDEAC 5,45% NET 2020-2027», lancé depuis le 21 décembre dernier sur le marché financier de l’Afrique centrale.
Dans le cadre du programme triennal d’émission d’appel public à l’épargne fixé à 300 milliards sur trois ans, ce, conformément au plan stratégique de l’institution adopté en Assemblée général le 30 novembre dernier, la BDEAC a lancé depuis le 21 décembre l’emprunt obligataire dénommé «BDEAC 5,45% NET 2020-2027».
A hauteur de 100 milliards à raison de 10 000 (dix mille) la valeur nominale d’un titre, cet emprunt, s’il est acquis, sera remboursé au bout de sept ans sur un taux d’intérêt fixe de 5.45% Net sur la durée de l’emprunt. Le minimum de souscriptions s’élevant à 15 (quinze) obligations, quérables par toutes personnes physiques ou morales résidentes ou non de la CEMAC.
«En effet, le présent recours au marché financier sous régional revêt à la fois un caractère économique et stratégique, aussi bien pour la BDEAC, les différents investisseurs que pour la communauté toute entière. Sur le plan économique, cette opération est largement bénéfique pour toutes les parties. Pour la BDEAC, le marché financier sous régional constitue une véritable niche viable pour accéder aux ressources bon marché, en monnaie locale, sans aucun risque de pertes de changes, ni de transfert. A ce titre, la présente émission obligataire fournira à la Banque des moyens financiers additionnels pour la mise en œuvre du Plan Stratégique 2017-2022. Elle participera donc à la consolidation de l'indépendance financière de la BDEAC, conformément à l'objectif stratégique no 2 de la stratégie financière », a expliqué le président de la BDEAC, Fortunato-Ofa Mbo Nchama.
Selon la BDEAC, cet emprunt permettra de financer le développement économique des pays de la CEMAC, selon leurs besoins et à la limite de leurs ambitions notamment la mise en œuvre des projets intégrateurs prioritaires du Programme Économique Régional de la CEMAC, en monnaie locale dans les secteurs de l’Éducation, du Service et Tourisme, de l’Agro-industrie, de l’Agro-pastoral, des Finances, de la Santé, du Transport, de l’Énergie, des Télécommunications, de l’Eau et de l’Assainissement.
«En effet, sur la période du PS 2017-2022, les interventions de BDEAC contribueront à créer près de 120.000 emplois pendant la phase de mise en œuvre des projets (…) ces interventions impacteront directement 150.000 familles, soit un échantillon de près 1.100.000 personnes, ce qui représente 2% de la population totale de la zone CEMAC. Sous un autre angle, les financements apportés par la BDEAC contribueront au bitumage d'environ 2.000 km de routes dans les zones actuellement difficiles d'accès, permettant ainsi le désenclavement de 3.700.000 personnes, soit 6,7 0 de la population de la zone CEMAC. (…) Au niveau énergétique, les opérations financées par la BDEAC favoriseront l'accès à l'électricité pour près de 500.000 ménages, soit une population totale de 3.500.000 personnes représentant environ 6,4% de la population de la zone CEMAC. En dehors de ces impacts socio-économiques, les interventions de la BDEAC dans le cadre du PS2017-2022 viendront soutenir directement des centaines d'entreprises dans le cadre de leurs investissements, leur permettant ainsi de mieux se développer et d'augmenter leurs rentabilités financières et opérationnelles», a-t-il fait savoir.
D’après la Banque, les intérêts de ces souscriptions seront payés annuellement à partir de la première date anniversaire de la date de jouissance de l'emprunt. Et le capital sera amorti linéairement tous les ans après deux années de différé. Quant aux titres, à l'issue de cette opération ils seront inscrits à la côte de la Bourse de Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC) dans un délai de 01 (un) mois suivant la fin de la période de souscription.
Si les lieux de souscriptions ne sont pas encore bien définis au Gabon, le ministre de l'Économie et de la Relance du Gabon, n’a pas, néanmoins manqué d’inviter les uns et les autres à y souscrire.
«Nous vous exhortons à souscrire à cet emprunt obligataire, car nous avons ici l’occasion d’aider nos Etats, sinon toute notre zone à pouvoir concrétiser les projets parce que au-delà de cette souscription, c’est le soutien au développement dans nos Etats», a fait savoir Nicole Roboty épouse Mbou.
Cette souscription, qui s’achève le 29 décembre prochain, peut être prorogée ou réduite après avis de la Commission de Surveillance du Marché Financier de l'Afrique Centrale (COSUMAF), apprend-t-on.
Florine Angue
Commentaires