François de Salle Sandaogo et Oumar Kourouma, ont été interpellés, le mardi 15 décembre écoulé par des agents de la Police Judiciaire et des Eaux et Forêts, appuyés par des membres de l'ONG Conservation Justice, en possession d’ivoires d’éléphants, à Mouila dans la province de la Ngounié (Sud).
Dans la lutte contre le traffic des espèces intégralement protégées, une équipe mixte, composée des agents de la Police Judiciaire et des Eaux et Forêts, appuyée par des membres de l'ONG Conservation Justice, est allée rapidement investir le lieu indiqué d'une possible vente d'ivoires d'éléphants devant se réaliser dans la ville de Mouila.
L'opération menée a permis l'arrestation de François de Salle Sandaogo, ressortissant Burkinabé, âgé de 45 ans, ouvrier du BTP, en possession de 2 morceaux de pointes d’ivoire d’éléphant, enfouis dans un sac. Lors de l'interrogatoire, le quadragénaire a cité Oumar Kourouma comme complice, lui, est âgé de 36 ans, Guinéen (Guinée Conakry), mécanicien.
« Aux environs de 13h 00, un véhicule à usage de clando est venu stationner. À son bord se trouvaient un chauffeur et un suspect répondant à la description faite. Ce dernier, descendant de la voiture est allé récupérer un sac logé dans la malle arrière« , a témoigné un informateur proche du dossier.
L'ONG Conservation justice a indiqué que la disparition des éléphants va entraîner la disparition d’autres espèces, comme l’indique le site en ligne « Le Pratique du Gabon » : «Gros mangeur de fruits, l’éléphant sème dans ses déjections des graines qui aident la forêt à se reproduire. Il crée des clairières propices à la grande faune (buffles, léopards, grands singes et beaucoup d’autres mammifères dont les antilopes). Sa disparition aura des répercussions sur toute la forêt, du plus minuscule insecte aux grands mammifères. L’éléphant est aussi un indicateur écologique de l’état global de la santé de l’écosystème: la régression et l’éventuelle disparition d’un herbivore d’une telle importance entrainerait celle de beaucoup d’autres espèces».
Conservation justice a estimé que malgré ces graves menaces, des trafiquants continuent de mettre cette espèce en danger et de trafiquer son ivoire.
Selon elle, une autre menace liée au trafic d’ivoire est qu’il est souvent lié à d’autres formes de criminalité, notamment le trafic d’or, de bois, d’êtres humains et d’armes. « Certains groupes terroristes sont d’ailleurs impliqués dans le trafic d’ivoire ou d’autres espèces fauniques. Et il favorise le développement de la corruption et met à mal la bonne gouvernance des ressources naturelles« , a déclaré Conservation justice.
Les deux suspects sont actuellement gardés à vue au sein des locaux de la Police Judiciaire de Mouila. Ils seront présentés devant le Procureur de la République de la Formation spécialisée du Tribunal de Première Instance de Libreville pour répondre des faits de détention et de tentative de vente des trophées d’une espèce intégralement protégée. Ils risquent jusqu'à 10 ans de prison conformément aux dispositions de l'article 388 du code pénal.
Chancelle BIKET ONANGA
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